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Transmettre la lumière aux jeunes, la méthode de Wendy

Wendy de Bouayne
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Marzena Devoud - publié le 16/04/21
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A l’occasion de cette année consacrée à la famille, Aleteia part à la rencontre de ceux qui mettent en œuvre les pistes que le pape François a développées dans son encyclique Amoris Laetitia en vue de renforcer le soutien apporté aux couples et aux familles. Rencontre aujourd'hui avec Wendy de Bourayne, engagée dans la pastorale des jeunes. (3/12)

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Quand on rencontre Wendy, on est d’abord frappé par son rire généreux, dont chaque note résonne longtemps dans la pièce. Mère de trois enfants, Tanguy (21 ans), Constance (19 ans) et Evrard (17 ans), Wendy de Bourayne est veuve : son mari Olivier est mort suite à un cancer foudroyant il y a 15 ans, après dix ans de mariage.

Si l’éducation de ses enfants, sans la présence de leur père, est le moteur de chaque instant de sa vie, la pastorale des élèves du collège et du lycée du groupe scolaire Notre Dame de Sion du 6ème arrondissement de Paris lui tient très à cœur. Transmettre aux jeunes un enseignement ancré dans la Parole de Dieu, éduquer l’être humain dans toutes ses dimensions, corps, âme et esprit a toujours été essentiel pour Wendy. « Cette idée de transmettre une lumière, celle de la Parole de Dieu aux jeunes générations vient de ma propre éducation. Mes parents, mes grands-parents, m’ont élevé dans l’exigence d’être fidèle aux valeurs chrétiennes », confie-t-elle à Aleteia.

Porter la lumière

Un bel héritage porté par plusieurs générations de sa famille. Wendy, née Desclée de Maredsous, y est très attachée. En 1834, les frères Desclée, ses ancêtres, se sont lancés dans l’éclairage des villes du nord de la France et en Belgique : Roubaix, Tourcoing, Courtrai, Bruges… Plus tard, en 1877, la famille a fondé la maison d’édition Desclée de Brouwer, dont la ligne éditoriale est très claire : porter la lumière de la Parole de Dieu dans le cœur des plus pauvres. Mais ce n’est pas tout ! À la même période, l’un des ancêtres de Wendy acquiert le domaine de Maredsous (en province de Namur, en Belgique) avec le souhait d’y voir s’établir une abbaye bénédictine. Le projet voit le jour en 1878 quand le pape Léon XIII élève le prieuré de Maredsous au rang d’abbaye…

« Contribuer à « éclairer » dans tous les sens du terme était en effet l’ADN familial. Et pour moi, l’abbaye de Maredsous, qui a été un haut lieu de la liturgie et de la vie spirituelle, est aussi une terre où je peux me retrouver », confie-t-elle enthousiaste. 

Wendy de Bourayne

Au moment de la maladie d’Olivier, Wendy suit des études de théologie et une formation en pastorale (« la Formation des Responsables ») au Collège des Bernardins, à Paris. C’est ce qui va lui permettre ensuite de travailler pour l’enseignement catholique. L’annonce du pape François de dédier l’année 2021 à la Famille est pour elle « une merveilleuse aubaine » qui redonne le sens au rôle de chacun dans l’éducation de l’enfant. Surtout aujourd’hui, où la famille est si souvent éclatée. 

Je travaille dans une école où beaucoup d’enfants vivent le divorce de leurs parents. Ce n’est pas facile de leur expliquer que la famille est un modèle…

« Je travaille dans une école où beaucoup d’enfants vivent le divorce de leurs parents. Ce n’est pas facile de leur enseigner les valeurs de la famille, leur expliquer que la famille est un modèle…  Moi-même, veuve, seule avec trois enfants, je sais à quel point la place du père est importante dans la famille », confie-t-elle encore. Selon Wendy, la pastorale est un mot souvent mal compris : « Il ne s’agit pas seulement d’un cours de catéchèse, et bien sûr de la découverte de la Parole de Dieu, mais aussi de l’éducation des jeunes dans toutes leurs dimensions où l’apprentissage de la vie intérieure est une priorité ». Alors, quand le Pape dit qu’il faut comprendre « où en sont les enfants » dans leur chemin de la foi, de la vie, de la famille, Wendy rebondit : « En primaire et en 6ème, les enfants n’ont pas peur de dire où ils en sont. Toujours en mouvement, ils ont une grande liberté. Pendant les années de collège, ils sont comme des éponges ».

Les enfant ont une vraie soif de comprendre les questions qui touchent à la foi. Même si les parents sont moins disponibles et aussi parfois plus démunis, cette soif des enfants reste intacte !

Ils ont une vraie soif d’apprendre et de comprendre les questions qui touchent à la foi, au Christ, à l’histoire du Peuple de Dieu ». Paradoxalement, même si la structure familiale est plus fragile, les parents moins disponibles et aussi parfois plus démunis, cette soif des enfants ne change pas ! Leur curiosité reste intacte », poursuit-elle.

Ne pas avoir peur des mots

Si les plus jeunes sont à l’écoute, les plus grands, les lycéens en particulier se braquent parfois plus facilement. En plein questionnement, ils ont dû mal notamment avec les sujets dont les médias se font volontiers l'écho sans nuance, à l'instar de l’homosexualité, l’avortement, la GPA... Pour Wendy, la clé est de les prendre toujours au sérieux, les écouter, les inviter à se questionner, à chercher, avoir un esprit critique, à s’écouter les uns les autres. « S’ils peuvent provoquer par leurs questions, c’est pour recevoir un message plus profond. Ils cherchent un sens : à la famille, au travail, aux choix de vie, au bonheur. Alors à petits pas, j’essaie de les rejoindre, de les aimer, de leur transmettre le message du Christ. Il est bien celui "qui nous fera voir le Bonheur" », souligne-t-elle.

Car des blessures profondes sont parfois palpables, c’est notamment le cas des « abus sexuels, qui ont lieu dans tous les milieux ». Pourtant, même si les jeunes ont des blessures, ils sont capables de tout. « Rien n’est irréversible, le chemin du pardon est toujours là, poursuit-elle. Je me souviens de l’abbé Grosjean qui est venu au lycée pour témoigner auprès des jeunes en Seconde. Il n’a pas eu peur des mots. Tout en finesse et avec humour, il leur a expliqué qu’ils devaient avoir des idéaux, voir grand », raconte Wendy. Son intervention a enthousiasmé les élèves. Juste après, plusieurs sont venus lui lui dire qu’il aurait dû venir plus tôt…

Les élèves aiment savoir ce que les enseignants croient et ce qu’ils pensent. « Et vous Madame ? Ils me posent parfois ainsi les questions sur ma vie spirituelle. Ils aiment quand je leur parle de mes enfants. Je pense qu’il faut leur répondre sans jouer à la jeune, sans vouloir leur plaire… Ne pas avoir peur de témoigner, de transmettre ce que l’on vit. Les enfants attendent de nous que nous soyons des piliers de la foi, convaincus et cohérents... Pas si facile comme mission… mais je suis comme eux en chemin, et ils me donnent tant ! », conclut-elle. 

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