Conflits conjugaux ou familiaux, addictions, souffrance affective, isolement… En 2015, pour venir en aide aux personnes en difficulté, Guillaume d’Alançon, à l’époque délégué à la Pastorale familiale du diocèse de Bayonne et directeur de l’Institut pour la famille en Europe (Life), a créé l’Accueil Louis et Zélie et les sessions « Marie qui guérit les couples ». « Notre vocation est d’aider les gens à retrouver la paix et l’espérance en les aidant notamment à comprendre le sens de leurs souffrances », explique-t-il à Aleteia.
Des lieux uniques portés par des bénévoles
Les premiers accueils ont vu le jour à Bayonne, puis, progressivement, des personnes se sont intéressées au projet et de nombreuses structures se sont multipliées un peu partout en France. Aujourd’hui, l’association compte 34 accueils, situés non seulement dans l’Hexagone mais aussi en Belgique, en Suisse, en Espagne et à Monaco. Des lieux qui ont tous un fonctionnement « à la carte » en fonction de leur implantation et des personnes qui y sont engagées. Chacun arrive avec son projet, ses qualités et ses idées pour proposer la meilleure aide en ayant à cœur d’être un témoin de l’Evangile.
« Les bénévoles sont catholiques et issus du monde de l’accompagnement, qu’ils travaillent dans le médical, paramédical ou encore dans le coaching, le conseil conjugal... Ils ont tous signé une charte conforme à l’anthropologie chrétienne et à la doctrine catholique dans laquelle est mise en avant le lien avec les paroisses et avec les évêques. Des formations et des supervisions sont régulièrement proposées », indique Guillaume d’Alançon.
Depuis le début de la crise sanitaire, la page Facebook de l’association a été vue pas moins de 600.000 fois et des centaines de rendez-vous (en présentiel ou par téléphone) ont été honorés. « Nous sommes attentifs à toutes les fragilités quelles qu’elles soient et nous venons en aide à tout le monde, indépendamment de sa religion, sa confession, ses opinions. Mais lorsque les gens manifestent un besoin d’en savoir un peu plus sur l’église, nous leur répondons, précise Guillaume d’Alançon. Si nous ne sommes pas en mesure d’accompagner tel ou tel profil, ceux qui nous sollicitent peuvent toujours compter sur un réseau de réorientation composé de professionnels (psychiatres, juristes, etc.) ».
Témoins de la croissance d’une personne en souffrance
Nombreux sont les témoignages et retours qui confirment l’opportunité de cette initiative. Aujourd’hui, Guillaume d’Alançon confie se réjouir que l’Eglise soit toujours plus présente dans la sphère de l’accompagnement. « Sans doute est-ce difficile parfois de recevoir certaines confidences, mais sur le moment il y a toujours une grâce d’écoute, une grâce de confiance. Je trouve que c’est une belle aventure. Le simple fait de se tourner vers l’autre régénère », confie-t-il, en ajoutant qu’il porte toutes les personnes qu’il accompagne dans ses prières. « Les accompagnateurs sont témoins de la croissance d’une personne », poursuit-il. Il est témoin de magnifiques transformations.
Nous offrons à la personne des moyens... Mais l’essentiel nous échappe et c’est tant mieux, car la conscience de la personne relève du mystère.
« Un jour, nous avons accueilli une dame d’une soixantaine d'années qui s’était fait mettre à la porte par son conjoint. Elle a beaucoup souffert de cette situation et a été suivie longtemps par un de nos accueils. Deux ans après son dernier rendez-vous, elle a contacté son accompagnateur pour lui dire que son mari lui avait réouvert la porte… Quant à elle, elle lui a réouvert son cœur », se souvient Guillaume d’Alançon.
« Nous avons aussi reçu une mère de famille qui souffrait d’être tombée dans le milieu gothique. Finalement, elle a réussi à s’en extraire et s’est laissée rejoindre par l’Evangile. Aujourd’hui, profondément attachée à l’adoration du Saint Sacrement, on peut dire qu’elle est passée de la nuit du Malin à la lumière du Christ ». Un changement qui s’est fait tout naturellement. « Nous devons un immense respect aux personnes qui viennent à notre rencontre. Nous offrons à la personne des moyens... Mais l’essentiel nous échappe et c’est tant mieux, car la conscience de la personne relève du mystère. Nous sommes chargés de dire, comme le rappelait sainte Bernadette de Lourdes, et non de faire croire », conclut Guillaume d’Alançon.