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"Je n’étais pas un héros. Je n’ai fait face à aucun danger, contrairement aux vrais héros. J’ai juste fait ce qu’il fallait faire." À la lecture de ces mots, difficile de ne pas saisir la grandeur d’âme qui caractérise Nicholas Winton, jeune banquier britannique qui, en 1938, a organisé l’évacuation depuis Prague de centaines d’enfants menacés par la progression de la menace nazie. Huit trains de jeunes réfugiés parviendront sains et saufs jusqu’à Londres. L’humilité de Nicholas l’amènera à ne jamais révéler ses actes, jusqu’à ce qu’une émission populaire britannique le présente au grand jour comme un véritable héros. C’est cette histoire qu’a décidé de raconter le réalisateur James Hawes dans son long-métrage Une vie, en salles en France le 21 février, pour mettre en lumière celui que beaucoup surnomment le “Schindler britannique”.
Une passerelle entre deux époques
Le récit effectue des aller-retours entre deux périodes importantes de la vie de notre héros, à savoir 1938 et 1988. Le film présente donc un jeune Nicholas, interprété par Johnny Flynn, qui consacre toute son énergie à organiser le transport d’enfants réfugiés, et en parallèle, un Nicholas vieillissant, incarné par Anthony Hopkins, qui porte toujours le poids de cette période et de ses regrets, et qui ne sait comment s’en séparer.
Détaché de la forme linéaire traditionnelle du biopic, le film souligne les répercussions que peuvent avoir les événements passés sur le temps présent… et rappelle ainsi l’importance du devoir de mémoire. Que faire de tous ces souvenirs ? Les oublier et les laisser de côté ou les transmettre au risque d’être présenté comme un héros, ce que Nicholas ne souhaite pas ? Le parallèle ne se crée pas seulement entre les deux temporalités du récit mais également avec notre époque, donnant une plus grande résonance au long-métrage. La crise des réfugiés, contre laquelle se bat Nicholas dans le contexte d’une menace allemande grandissante, prend d’autres formes aujourd’hui mais continue d’exister (d'après l'agence des Nations Unies pour les Réfugiés, on dénombrait en 2023 plus de 117 millions de personnes déplacées et apatrides). Le film questionne quant à la prise de décision de chacun, qui par de petits actes, peut amener à un changement à une échelle plus importante.
Anthony Hopkins, héros de l’ordinaire
L’une des grandes forces du long-métrage réside dans l’interprétation d’Anthony Hopkins. Lui qui avait déjà ému aux larmes les spectateurs dans The Father en 2021 se glisse ici dans la peau d’un Nicholas Winton tout en simplicité et en spontanéité, mais revêtu d’une fragilité palpable. Il brille une fois de plus par sa justesse, et participe à ce que le récit ne tombe pas dans un tire-larmes maladroit. Le film va jusqu’à reproduire la célèbre séquence de l’émission That’s Life! dans laquelle Nicholas se retrouve par surprise entouré des enfants qu’il a sauvés. Et même si le spectateur sait que cette scène arrivera tôt ou tard, on ne peut s’empêcher d’être pris par l’émotion tant elle rejoint le réel d’une manière si juste et intervient après de longues luttes du personnage, à la fois physiques et psychologiques.
Pratique