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Fiducia supplicans : quelques évêques français réagissent

Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes.

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Cécile Séveirac - publié le 04/01/24
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Dans une note adressée le 4 janvier 2024 aux prêtres de leurs neuf diocèses, les dix évêques de la province ecclésiastique de Rennes réagissent à la déclaration "Fiducia supplicans" concernant la bénédiction des couples irréguliers. En France, il s'agit de la deuxième réaction seulement depuis la publication de ce document qui trouble de nombreux catholiques.

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Quelques semaines après la publication par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi de la déclaration Fiducia supplicans, les réactions des évêques français se font progressivement connaître. Dans une note adressée ce jeudi 4 janvier 2024, les neufs évêques et un administrateur apostolique de la province ecclésiastique de Rennes qui comprend neuf diocèses (Rennes, Laval, Angers, Quimper, Vannes, Le Mans, Luçon, Nantes et Saint-Brieuc) demandent expressément à leurs prêtres et diacres de bénir les personnes individuellement, et non les couples en situation irrégulière ou de même sexe.

Tandis que la Conférence des évêques de France (CEF) reste silencieuse sur le sujet, ces évêques rappellent avant tout que la déclaration pose le principe de la "possibilité" de la bénédiction des couples de même sexe, et non l'obligation de le faire. "De fait, elle nous invite à opérer un discernement", relèvent-ils. Il est donc préférable de ne pas contribuer à créer de la "confusion" ou du "scandale", raison pour laquelle "il est opportun de bénir de façon spontanée, individuellement, chacune des deux personnes formant un couple, quelle que soit leur orientation sexuelle, qui demandent la bénédiction de Dieu avec humilité et dans le désir de se conformer de plus en plus à sa sainte volonté."

"Ne nous laissons pas happer par le tourbillon des réactions variées qu’elle [la déclaration Fiducia supplicans] suscite", exhortent encore les évêques de la province au début de cette note, comme pour répondre au trouble suscité par la déclaration du Saint-Siège. Les évêques rassurent ensuite les fidèles : si c'est bien la notion de "charité pastorale" qu'a voulu mettre en avant le Dicastère pour la doctrine de la foi, rien ne remet en question la doctrine de l'Église catholique quant au mariage. Celle-ci demeure, comme l'a rappelé le pape François dans sa réponse aux Dubia du 10 juillet 2023, "une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d’enfants."

Discrétion des évêques de France

Il s'agit de la deuxième prise de position en France quant à l'interprétation à donner au texte du dicastère pour la Doctrine de la foi. Si plusieurs évêques éminents du monde entier ont réagi dans la foulée de sa publication en se réjouissant ou en déplorant la publication de Fiducia supplicans, les évêques Français ne s'étaient pas distingués pour apprécier la réception du texte qui dispose d'une valeur magistérielle importante. Seul Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, s'était exprimé sur le sujet, près de dix jours après la publication du document. Ce dernier a émis de fortes réserves, regrettant l'instrumentalisation de la déclaration "par le monde laïque, et en particulier par les lobbies LGBT qui y voient enfin une reconnaissance par l’Église des relations homosexuelles". Après avoir indiqué que la déclaration ne remettait aucunement en cause l'essence même du mariage et l'enseignement de l'Église à ce sujet, l'évêque préconisait d'éviter les bénédictions, mêmes pastorales (qui n'ont pas de caractère liturgique, ndlr), des couples homosexuels.

"Je souscris pleinement à la volonté du Saint-Père d’insister sur la charité pastorale du prêtre appelé à rendre proche de tout homme l’amour inconditionnel de Dieu", insiste Mgr Aillet. Toutefois, pondère-t-il, "accorder une bénédiction à un “couple” homosexuel, non plus seulement à deux personnes individuelles, semble cautionner par le fait même l’activité homosexuelle qui les relie, même si, encore une fois, on précise bien que cette union ne peut pas être assimilée au mariage." Les prêtres sont donc invités par Mgr Aillet à accueillir les couples en situation irrégulière et homosexuels dans la plus grande bienveillance, mais aussi à "avoir le courage (...) de leur dire clairement la Vérité que l’Église enseigne sur leur situation." Si les personnes le demandent, elles pourront recevoir une bénédiction individuelle.

Réponse du Vatican

Alors que de nombreuses voix se sont élevées pour faire part de leur incompréhension face à la déclaration Fiducia supplicans, le cardinal Victor Manuel Fernandez a publié un communiqué le 4 janvier 2024 pour "aider à clarifier la réception" du texte. Il concède ainsi que sa mise en œuvre peut "admettre différentes modalités d’application" en fonction du contexte local, "mais pas une négation totale ou définitive". Il propose en outre un exemple de prière de bénédiction de "dix ou quinze secondes".

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