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Qu’est-ce que la communion des saints ?

COMMUNION OF SAINTS
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Morgane Afif - publié le 14/04/23
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Dans le Credo que nous récitons chaque dimanche, nous affirmons croire "à la communion des saints". S’il s’agit d’un dogme de l’Église, nous avons souvent bien du mal à en percevoir les effets.

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"C’est la volonté du Bon Dieu qu’en ce monde les âmes se communiquent entre elles les dons célestes par la prière, afin que, rendues dans leur patrie, elles puissent s’aimer d’un amour de reconnaissance, expliquait sainte Thérèse de Lisieux à une novice. Le bonheur de chacun des élus sera celui de tous." On peut définir la communion des saints comme une forme de solidarité surnaturelle entre les morts et les vivants ; solidarité, dérivée du latin solidus (solide, durable), manifestant une dépendance mutuelle entre les êtres humains, morts et vivants. Le terme même de "communion des saints", précise le Catéchisme de l’Église catholique (§948) regroupe deux réalités : la "communion aux choses saintes", et notamment aux sacrements, et la "communion entre les personnes saintes", par la prière, dans l’Esprit Saint. Mais alors, si les morts et les vivants ont besoin les uns des autres, est-ce à dire que les défunts sont près de nous ? Comment déployer cette solidarité et quels en sont les effets ?

Une réalité que nous vivons dès ici-bas

Attention à ne pas confondre communion et spiritisme, qui est à proscrire absolument car il est le terrain de jeu du Malin. L'Église est très claire sur ce point et n’encourage en aucune manière les tentatives de communication avec les défunts, qui sont toujours l’apanage du diable. Elle affirme toutefois que si les morts se sont tus, les relations avec eux ne sont pas rompues, mais elles peuvent s’approfondir par le Christ et la communion ecclésiale, particulièrement dans le mystère eucharistique.

Les saints, eux, ne sont pas uniquement ceux que l’Église a canonisés, mais chacun des membres du peuple de Dieu comme membres d’un corps dont le Christ est la tête. La communion des saints est donc une réalité que nous vivons dès ici-bas, sur la terre, et qui se prolonge dans le sommeil de la mort. "L’union de ceux qui sont encore en chemin avec leurs frères qui se sont endormis dans la paix du Christ ne connaît pas la moindre intermittence ; au contraire, selon la foi constante de l’Église, cette union est renforcée par l’échange des biens spirituels", rappelle ainsi le Catéchisme de l’Église catholique (CEC §955). Ainsi, "nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même (Rm 14, 7). Un membre souffre-t-il ? tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il à l’honneur ? tous les membres prennent part à sa joie. […] Le moindre de nos actes fait dans la charité retentit au profit de tous, dans cette solidarité avec tous les hommes, vivants ou morts, qui se fonde sur la communion des saints. Tout péché nuit à cette communion" (CEC §953).

"Nul ne pèche seul. Nul n’est sauvé seul"

"Aucun homme n’est une monade fermée sur elle-même. Nos existences sont en profonde communion entre elles, elles sont reliées l’une à l’autre au moyen de multiples interactions. Nul ne vit seul. Nul ne pèche seul. Nul n’est sauvé seul. Continuellement la vie des autres entre dans ma vie : en ce que je pense, dis, fais, réalise. Et vice versa, ma vie entre dans celle des autres : dans le mal comme dans le bien. Ainsi mon intercession pour quelqu’un n’est pas du tout quelque chose qui lui est étranger, extérieur, pas même après la mort", rappelait ainsi Benoît XVI dans son encyclique Spe salvi (§48). 

Prendre part à la communion des saints implique donc une grande grâce, et une grande responsabilité. Grâce, d’abord, car elle permet de s’appuyer sur les autres, ceux qui nous entourent et ceux qui nous ont précédés, notamment les saints que l’Église a canonisés, pour prendre part à la vie divine en rejetant le péché. Responsabilité, ensuite, car elle implique le fait que chaque acte, chaque geste, chaque parole, engage le corps entier de l’Eglise, en l’élevant ou en la faisant sombrer. C’est de cela, notamment, que nous aurons à rendre compte à l’heure de notre mort. C’est ce que nous rappelle saint Paul (1 Co 12, 26-27) en expliquant que "si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps". 

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