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Dans la prière liturgique ou commune, conjugale ou familiale, nous avons besoin de nos frères pour nous tourner vers Dieu. Les psaumes, les chants, les textes, les actes liturgiques nous portent. Ils facilitent notre prière. Elle ne serait toutefois pas complète si nous n’entretenions pas aussi une relation personnelle avec Dieu. À ce moment-là, nous nous retrouvons seuls et nous demandons souvent comment faire.
L’art de l’oraison
Le père Caffarel (1903-1996) était un simple prêtre au rayonnement extraordinaire. On le connaît d’abord en France, où il a fondé les Équipes Notre-Dame, des petits groupes de couples qui s’entraident pour vivre de la grâce de leur sacrement de mariage. Il est aussi particulièrement apprécié au Brésil et dans d’autres pays du monde. Son credo, selon le père Marcovits, rédacteur de sa cause de canonisation : "Si Dieu est source de l’amour, si son amour s’incarne dans l’amour humain, il ne faut jamais cesser de se tourner vers lui". Pédagogue infatigable, le père Caffarel a voué sa vie à enseigner l’art de la prière contemplative et plus particulièrement de l’oraison, cette prière silencieuse dans laquelle on descend au fond de soi-même échanger avec Celui dont on se sait aimé. Pour lui, elle est aussi nécessaire à la vie que le fait de respirer, manger ou dormir !
Il fallait un homme de prière pour relire la vie du père Caffarel et tirer de ses écrits abondants des conseils pour prier. Naturellement, Jacques Gauthier, poète, essayiste et conférencier, s’est senti proche de lui. "Il brûle du même feu de joie qui me consume", explique-t-il à Aleteia. Auteur d’une dizaine de livres sur la prière chrétienne, il prie chaque matin 45 minutes. "Je me tourne vers le Seigneur au niveau profond de mon cœur, dans cette relation Je-Tu, où je veux être tout à Dieu", confie-t-il. Dans les écrits du père Caffarel, il trouve la confirmation de sa vie et décide d’écrire un livre pour faire connaître sa pratique de l’oraison. De ce fait, Henri Caffarel, maître d’oraison (ed. Cerf) est un ouvrage fort utile pour ceux qui désirent découvrir la prière individuelle, l’entretenir ou lui donner un nouvel élan.
Voici les cinq conseils du père Caffarel pour faire l'oraison. En les appliquant, attention à se souvenir que l’important dans l’oraison n’est pas d’appliquer une méthode ou de maîtriser une technique. Dans l’ordre de l’amour, ce qui compte, c’est "l’attitude générale d’adoration et d’offrande".
1Vouloir prier, c’est déjà prier
Inutile pour commencer à prier, d’attendre d’en avoir envie ou bien de se sentir tout à fait libéré des préoccupations du quotidien. Nous risquerions de ne jamais nous y mettre ! Il suffit juste, à défaut d’attention à Dieu, d’avoir l’intention de prendre ce temps de prière, de se livrer à lui et à sa volonté.
2Se fixer un temps quotidien pour savoir durer
L’oraison est un exercice de longue haleine qui deviendra de plus en plus facile si elle prend place chaque jour dans notre agenda. Choisissons le moment où nous pourrons le plus facilement nous isoler sans être dérangé. "L’oraison est un départ, pas une arrivée". Pour prendre chaque jour ce nouveau départ, mieux vaut se fixer un rendez-vous précis et s’installer dans un lieu propice au recueillement.
3Bien commencer au lieu de tourner en rond pendant des minutes
Une fois la décision prise de se laisser embarquer dans le grand fleuve d’amour de Dieu, nous expérimentons souvent que nous sommes totalement absorbés par un petit vélo intérieur qui semble ne jamais pouvoir s’arrêter. Le père Caffarel suggère de soigner les premiers moments de l’oraison en se mettant en présence de Dieu par un lent signe de croix, un moment de silence ou une prière dite à haute voix. Invoquons aussi l’Esprit saint. Depuis notre Baptême, il parle, "dans notre crypte intérieure", le langage de la prière.
4Trouver la bonne position pour son corps
"Au matin, je me prépare pour toi et je reste en éveil" dit le psaume 5. Notre corps est notre meilleur allié pour ne pas nous assoupir. Nos positions et nos gestes sont le signe de notre attitude intérieure. La position tranquille de notre corps sert aussi à nous ramener à notre cœur si notre esprit vagabonde.
5Rejoindre la prière du Christ qu’il fait à son Père à travers nous
Bonne nouvelle : ce n’est pas nous qui prions, c’est le Christ qui prie en nous ! "Il ne s’agit pas tant de faire oraison que de rejoindre en vous une prière qui s’y trouve, toute faite. La prière chrétienne est non d’abord œuvre de l’homme, mais œuvre de Dieu en l’homme", écrit le père Caffarel. Pour restés branchés sur le Christ, nous pouvons méditer sa Parole, lui parler, pratiquer la prière du cœur, répéter des petites phrases méditatives. Si le Christ prie en nous, inutile de porter un jugement sur notre prière. La paix ressentie à la fin de l’oraison signera sa présence.