Pendant la consécration, au cœur de la messe, les fidèles ont souvent des habitudes pour prier avec leur corps, à genoux ou debout. Une manière de vivre le mystère qui s’accomplit sur l’autel en s’unissant au sacrifice du Christ dignement. Des attitudes qui sont d’ailleurs explicitées dans le missel, lequel encourage l’agenouillement. S’abaisser au moment où le Christ offre sa vie pour nous est en effet le signe de notre adoration.
Une fois l’hostie – donc le Corps de Jésus lui-même – reçue en communion, le même missel est moins prolixe : « Lorsque la distribution de la communion est achevée, le prêtre et les fidèles, si cela est opportun, prient en silence pendant un certain temps. Si on le décide ainsi, toute l´assemblée pourra aussi exécuter une hymne, un psaume, ou un autre chant de louange. »
La première préconisation est donc le silence, propice à l’action de grâce. Et si le missel de 2002 laisse ce silence à l’appréciation de la communauté, le pape François en rappelle la nécessité dans sa lettre apostolique Desiderio desideravi du 29 juin dernier : « Un tel silence n’est pas un havre intérieur dans lequel se retirer dans une sorte d’isolement intime […]. Le silence liturgique est quelque chose de beaucoup plus grand : il est le symbole de la présence et de l’action de l’Esprit Saint qui anime toute l’action de la célébration. C’est pourquoi il constitue un sommet dans une séquence liturgique […]. Il suscite la disponibilité à l’écoute de la Parole et à la prière. Il nous dispose à adorer le Corps et le Sang du Christ. Il suggère à chacun, dans l’intimité de la communion, ce que l’Esprit veut opérer dans nos vies pour nous conformer au Pain rompu. Pour toutes ces raisons, nous sommes appelés à accomplir avec un soin extrême le geste symbolique du silence. À travers lui, l’Esprit nous donne forme. » (§52)
L’« engagement existentiel »
Mais l’« engagement existentiel », fruit de l’incarnation, dont parle aussi le Saint-Père au paragraphe 42 appelle une attitude corporelle. Pour certains ce sera debout, signe de la Résurrection qui vient d’être rendue actuelle par la transsubstantiation du pain en Corps du Sauveur. Saint Irénée, docteur de l’Église depuis peu, évoque cette station debout, particulièrement pour le temps pascal.
Pour d’autres ce sera l’agenouillement qui prolonge celui de la consécration, et l’adoration qu’il signifiait. En imitant le Christ qui vient jusqu’à nous, nous nous faisons plus petit en geste pour l’être dans notre cœur. « Nous nous agenouillons, explique le pape, pour demander pardon, pour plier notre orgueil, pour présenter à Dieu nos larmes, pour implorer son intervention, pour le remercier d’un cadeau reçu. C’est toujours le même geste qui, au fond, déclare notre propre petitesse en présence de Dieu. » (Desiderio desideravi, §53).
Pour d’autres, enfin, il s’agira de s’assoir. L’attitude ordinaire de celui qui écoute, celle de la liturgie de la Parole. Si Dieu est vraiment présent en nous, ne nous parlerait-il pas et ne devrions-nous pas l’écouter ? Être assis permet aussi, plus prosaïquement, d’être mieux installé et, parfois, de mieux faire silence pour mieux aimer Celui qui vient à notre rencontre.
Ajoutons que la tradition non écrite, fruit de la foi des fidèles, veut que certains ne s’assoient que lorsque le Saint-Sacrement est revenu au tabernacle. Une nouvelle fois, le corps s’unit au cœur pour marquer le respect dû au Divin maître, présent au milieu de l’assemblée. Quand l’époux est avec nous, comment ne pas l’honorer ?
Lorsque la distribution de la communion est achevée, le prêtre et les fidèles, si cela est opportun, prient en silence pendant un certain temps. Si on le décide ainsi, toute l´assemblée pourra aussi exécuter une hymne, un psaume, ou un autre chant de louange.