Tout est parti de cette lettre rendue publique par RTL que l'archevêque de Paris a adressée le 4 décembre à Emmanuel Macron. Mgr Ulrich y exprimait son "vœu que nous puissions un jour prochain voir quelques vitraux nouveaux, dans l’une ou l’autre chapelle" : "Je souhaite en effet que l’État, par votre voix, puisse faire une commande d’une série de six vitraux pour les chapelles latérales sud de la nef ; entourant l’actuel vitrail de l’arbre de Jessé". Emballé par cette suggestion, le président de la République avait alors annoncé la création de vitraux censés porter "la marque du XXIe siècle". Ces six œuvres sont ainsi appelées à remplacer les œuvres originales dessinées par l’architecte Viollet-le-Duc au XIXe siècle.
Vendredi 8 mars, c'est Rachida Dati, ministre de la culture, qui a annoncé la constitution d'un comité artistique ayant pour mission d'élire en novembre un artiste et un atelier verrier chargés de réaliser cette commande particulière. Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 24 mai, dans l'attente de la réouverture de Notre-Dame le 8 décembre prochain. C'est à Bernard Blistène, directeur du musée national d'art moderne du Centre Pompidou, qu'a été confiée la présidence de ce jury. C'est lui qui, en 2014, avait dirigé le commissariat d'exposition pour le Centre Pompidou de la rétrospective dédiée à Jeff Koons, dans laquelle une salle entière était dédiée aux photographies pornographiques du plasticien, regroupées sous le titre de "Made in Heaven".
Les lauréats devront présenter un prototype de ces vitraux contemporains mais "figuratifs" pour la réouverture de la cathédrale le 8 décembre 2024, avant d'y être installés courant 2026. "Cette commande artistique, explique ainsi le ministère de la Culture dans un communiqué, sera l’apport de notre temps à ce patrimoine insigne, œuvre de nombreux bâtisseurs et artistes qui ont contribué, au cours des siècles, à la splendeur de la cathédrale".