1La psychologie, alliée des vocations chrétiennes
La psychologie est désormais pleinement intégrée dans les séminaires et les couvents du monde entier, et il est aujourd'hui presque impensable de concevoir la formation du clergé sans son aide. Il y a 50 ans, cette discipline dormait dans l'ombre, mais l'Institut de psychologie de l'Université pontificale grégorienne de Rome a fait figure de pionnier lors de sa fondation en 1971. Parmi les difficultés souvent identifiées aujourd’hui, le manque de maturité, qui n’est pas forcément un phénomène pathologique en soi mais peut mener à une forme de "pharisaïsme". "Nous voulons tous suivre Jésus, mais inconsciemment nous nous suivons souvent nous-mêmes ; nous cherchons à satisfaire nos rêves de pouvoir, de valeur et de possession. C'est irréprochable, car c'est inconscient, mais cela ne manque pas d'avoir une influence significative sur notre service du Royaume de Dieu", avertit le père Morgalla, qui voit donc les entretiens psychologiques comme un outil indispensable pour identifier les limites et les progrès possibles dans la formation d’un potentiel futur prêtre ou consacré. L’Institut, qui ne compte que 15 étudiants par promotion afin de permettre une formation personnalisée, intéresse aussi de plus en plus de laïcs, qui cherchent à développer leur cohérence personnelle face à la "culture narcissique" latente qui fragilise souvent l’authenticité de la foi chrétienne.
2Déflagration géopolitique dans le monde orthodoxe
Le quotidien italien Domani revient sur les conséquences du soutien de Kirill à Vladimir Poutine dans son opposition à l’Occident et à la décadence de ses valeurs. Celui-ci précède l’invasion de l’Ukraine. C’est sur "l’insistance" du patriarche orthodoxe sur la défense des traditions que le président russe a abandonné le Conseil de l’Europe et rebâti le récit de l’identité russe, estime en effet le journaliste Pasquale Annicchino. Le lien entre identité religieuse et identité nationale – le principe de "symphonie" – dans les pays orthodoxes "joue un rôle de premier plan" et a provoqué ces dernières années des "mouvements sismiques" dans le monde orthodoxe. Bartholomée, patriarche œcuménique de Constantinople, a été l’artisan de ces évolutions en reconnaissant l’Église orthodoxe ukrainienne, un geste très mal accueilli par Moscou. Plus récemment, il a poussé l’Église orthodoxe serbe à "garantir la pleine indépendance de l’Église orthodoxe macédonienne" – l’autocéphalie. Selon le journaliste, l’Église orthodoxe serbe a "probablement voulu éviter le scénario russe" lors de la reconnaissance de l’Église orthodoxe ukrainienne par Bartholomée. La guerre en Ukraine a accéléré les tensions, la Russie plaçant les diocèses des parties envahies "sous la protection directe du patriarcat de Moscou". En réplique, l’Ukraine prépare deux projets de loi, le premier pour interdire l’action du Patriarcat de Moscou sur le sol ukrainien et le second pour interdire l’activité de groupes religieux dont le centre de gouvernement se trouve "dans un État reconnu par la loi comme agresseur militaire de l’Ukraine". Le but, forcer l’orthodoxie à reconnaître formellement l’intégrité territoriale du pays, et de placer les religions sous une tutelle gouvernementale, ce qui fait dire au journaliste que ce projet est proche du modèle de rapport aux religions proposé en Chine et "si justement critiqué en Occident". Ces lois sont pour l’heure "en suspens".
3Dernières nouvelles : Benoît XVI n'est pas mort
Le pape émérite Benoît XVI n'est toujours pas mort. Bien que cette information ne soit normalement pas considérée comme une nouvelle, elle a fait l'objet de plusieurs titres et médias hier. En effet, mardi vers 2h30 (heure de Rome), un enseignant italien, Tommaso De Benedetti, a créé une panique morale sur Internet en tweetant depuis un faux compte en allemand, anglais et espagnol que le pape émérite était mort. En août 2021, De Benedetti a créé un profil Twitter en se faisant passer pour Mgr Georg Bätzing, évêque de Limbourg, qui est également président de la Conférence épiscopale allemande. Il n'a pas utilisé activement le compte mais a réussi à accumuler des milliers de followers en suivant les bonnes personnes et en laissant les algorithmes de Twitter faire le reste. Il a ensuite publié la fausse nouvelle à partir de ce profil mardi soir. Le journaliste de The Pillar, JD Flynn, admet avoir retweeté le tweet de De Benedetti en précisant qu'il s'agissait d'une affirmation de l'évêque Bätzing et qu'ils s'efforçaient de la confirmer. Il s'est excusé auprès de ses lecteurs et a déclaré que dans les minutes qui ont suivi, il a supprimé le tweet, se rendant clairement compte qu'il était faux. De plus, peu après, De Benedetti a lui-même tweeté à partir du faux compte, admettant qu'il s'agissait d'un canular. Il avait déjà réalisé un coup similaire en 2012. "C'est un passe-temps bizarre", écrit Flynn, "Je suis sûr que certaines personnes ont été vraiment bouleversées par ce que De Benedetti a fait - c'était impoli, une violation de notre liberté d'expression, et inconsidéré."
4Une amende pour deux Espagnols priant devant une clinique où se pratique l’avortement
"Prier n’est pas un crime". Telle est le nom de l’initiative prise par un certain nombre de personnes en Espagne pour protester contre un projet de loi interdisant "le harcèlement des femmes qui se rendent dans des cliniques pour interrompre une grossesse”. La loi est passée à la mi-avril 2021 et n’avait jusqu’à présent pas posé problème pour les personnes qui priaient auprès des centres. Cependant, en juin dernier, une amende de 600 euros a été infligée à deux Espagnols pour avoir prié le chapelet devant une clinique d'avortement à Madrid. Pour protester, une fois par mois, les personnes mobilisées prieront le chapelet devant le pionnier du commerce de l'avortement en Espagne, le centre Dator.
5La simplicité dans la vérité, la marque de fabrique de Jean-Paul Ier
"Proximité, humilité, simplicité, pauvreté et insistance sur la miséricorde et la tendresse de Jésus": ce sont les caractéristiques les plus marquantes du bref magistère de Jean-Paul Ier, selon Stefania Falasca, vice-présidente de la Fondation vaticane Jean-Paul Ier et vice-postulatrice de sa cause de béatification. Moins de deux mois avant la béatification du pape Luciani le 4 septembre prochain. Lors d’une rencontre presse, la vaticaniste a souligné la “coïncidence absolue entre ce qu'il a enseigné et ce qu'il a vécu". Disciple de saint François de Sales, Jean-Paul Ier était un héritier du Concile Vatican II, convaincu que le premier devoir de l’Église était l'évangélisation. Parmi les priorités qu’il aurait développées s’il n’avait été emporté par un infarctus 33 jours après son élection : l'engagement œcuménique, l’action pour la paix. Pour Stefania Falasca, ce pape est "un point de référence dans l'histoire de l'Église universelle".