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Orthodoxie : la guerre renforce l’ambiguïté des relations entre les Églises et l’État

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Le métropolite Hilarion.

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Patrick Gazagne - publié le 27/06/22
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Ancien fonctionnaire ayant effectué de nombreux séjours dans les Balkans, en Russie et dans d’autres pays de l’ex-URSS, Patrick Gazagne est un bon connaisseur du monde de l’orthodoxie. Que signifie la déclaration d’indépendance de l’Église ukrainienne ? Comment évoluent les Églises orthodoxes depuis la guerre en Ukraine ? Il répond aux questions de Aleteia.

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Aleteia : L’Église orthodoxe ukrainienne a annoncé le 27 mai 2022 prendre sa "pleine indépendance" et son "autonomie" à l’égard du patriarcat de Moscou à cause de la guerre en Ukraine. Un statut d’indépendance et d’autonomie lui avait pourtant été donné dès 1990, par le patriarche Alexis II. Qu’y a-t-il de nouveau ?
Patrick Gazagne : Depuis 1990, l’Église orthodoxe ukrainienne avait effectivement un statut de large autonomie, mais au sein du patriarcat de Moscou. Cette dépendance canonique se traduisait notamment par le fait qu’elle devait faire approuver par le Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Russie le choix de son primat, contrairement aux Églises autocéphales qui, comme leur nom l’indique, désignent elles-mêmes leur tête. La décision du 27 mai est avant tout une décision de survie, la perspective de l’interdiction d’une Église relevant du patriarcat de Moscou devenant de plus en plus probable avec la prolongation des bombardements russes en Ukraine. Le métropolite Onuphre de Kiev n’avait d’autre choix que d’acter publiquement, à l’intention des autorités ukrainiennes, la "pleine indépendance" de son Église par rapport au patriarcat de Moscou. Il a en revanche évité d’utiliser le terme d’autocéphalie, car une Église ne peut pas s’octroyer elle-même cette prérogative sous peine de devenir schismatique. 

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