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La Bible, cet excellent conseiller financier !

PLANOWANIE BUDŻETU DOMOWEGO
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Edifa - publié le 15/06/20 - mis à jour le 18/01/22
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La Bible n'est pas un manuel de finance, mais elle contient tout de même de nombreux conseils pratiques et précieux qui peuvent aider tout le monde à mieux gérer son argent et avoir un rapport sain avec lui.

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Est-ce un péché de vouloir gagner de l’argent (voire beaucoup d’argent) ? Faut-il le fuir, le subir, le faire fructifier ? Qu’est-ce qu’une gestion responsable de l’argent ? Est-il un mal nécessaire ? Faire de temps en temps un examen de conscience sur sa relation à l’argent et aux biens matériels peut être un bon moyen de mieux gérer son budget. Le père Pierre Debergé, auteur de L'argent dans la Bible - Ni riche ni pauvre, livre quelques conseils en la matière.

Que dit la Bible à propos de l’argent ?

Dès les premières pages, les richesses matérielles apparaissent sous un angle positif. Elles contribuent au bonheur de l’homme et sont un signe de la bonté de Dieu. Au début, elles sont même considérées comme une récompense qui témoigne de la fidélité de l’homme, alors que la misère est perçue comme une punition divine.

C’est Job qui va briser le lien entre richesse et fidélité : par expérience, il sait que le riche n’est pas nécessairement un homme juste ni le pauvre un homme pécheur. Les prophètes, à leur tour, vont multiplier les protestations contre ceux qui s’enrichissent aux dépens des pauvres. Il suffit de relire, par exemple, le Livre d’Amos ! Peu à peu, le pauvre, qui était considéré comme maudit, est vu comme le préféré de Dieu.

Les riches sont-ils maudits ?

Non. Quand Jésus dit : « Malheur à vous les riches ! » (Lc 6, 24), il ne s’agit pas d’une malédiction, mais d’une plainte. Jésus se lamente sur le sort de ceux qui sont tellement repus qu’ils n’attendent plus rien de Dieu, ni de leurs frères. La Parole de Dieu ne condamne pas les richesses. Elle met en garde contre leurs dangers. Nous en avons tous fait l’expérience.

L’argent a quelque chose de fascinant, il a vite fait de nous piéger, de nous enfermer dans un sentiment trompeur de sécurité. Insensiblement, si nous n’y prenons pas garde, nous mettons toute notre confiance en lui. Il nous procure un bonheur illusoire et, ainsi, nous coupe sûrement de la vraie béatitude. Voilà pourquoi Jésus dit : « Malheur aux riches ! »

Comment Jésus se situe-t-il par rapport à l’argent ?

Il en sait l’importance dans la vie quotidienne, comme le montrent quantité de paraboles. D’ailleurs, l’Évangile de Jean mentionne l’existence d’une bourse commune, à l’usage de Jésus et de ses disciples (Jn 12, 6 ; 13, 29), et Luc parle des femmes qui suivaient Jésus et les Douze « et les assistaient de leurs biens » (Lc 8, 3). Jésus n’a aucun mépris pour l’argent. En lui-même, l’argent n’est ni bon ni mauvais. C’est un instrument. Mais un instrument dangereux, Jésus le répète avec force. Ces mises en garde sont particulièrement marquées dans l’Évangile de Luc. Par exemple, dans la parabole du pauvre Lazare (Lc 16, 19-31) : le riche n’a même pas su voir le pauvre qui gisait à sa porte ; cet aveuglement est son péché le plus grave.

L’argent, en effet, nous empêche de voir nos frères. Il bâtit un mur qui nous isole. Il nous rend aveugles et il nous rend sourds. Dans la parabole, Jésus fait dire à Abraham que « même si quelqu’un ressuscite d’entre les morts », les hommes prisonniers de leurs richesses ne seront pas convaincus qu’ils doivent changer de vie. Ils sont sourds à toute remise en cause de ce qu’ils vivent - ils n’entendent plus que la voix de l’argent. Ces dangers nous menacent tous. Il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’argent pour en devenir prisonnier !

Alors, comment se libérer des pièges de l’argent ?

En mettant Dieu à la première place. Car, nous dit Jésus, « là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Lc 12, 34). Il faut choisir : « accumuler pour soi », ou « s’enrichir auprès de Dieu ». Dans un cas, on est esclave de son argent, donc de soi-même. Dans l’autre, on accepte sa pauvreté fondamentale pour se laisser enrichir par Dieu. On apprend à se recevoir de Dieu et, inséparablement, de ses frères. Ce choix n’est pas de l’ordre de la morale, mais de l’ordre de la foi.

Concrètement, comment faire ?

Prier et donner. Dans la prière, nous nous dépossédons de nous-mêmes pour se recevoir de Dieu. Nous laissons l’Esprit Saint transformer toute notre vie, y compris dans ses dimensions les plus matérielles. En servant Dieu, nous apprenons à ne demander à l’argent que ce qu’il peut donner, à l’utiliser dans la vérité de ce que nous sommes profondément : les enfants de Dieu. Le don, quant à lui, manifeste notre liberté par rapport à l’argent.

L’Ancien Testament appelait à donner de son superflu. Jésus demande de donner même de notre nécessaire. Il faut parfois savoir donner follement pour être capable de donner en tout temps ce que Dieu attend de nous. Combien ? À chacun de discerner. Les Pères de l’Église enseignent que, plus il y a de pauvres autour de nous, plus il faut donner. Ce sens du partage et de la gratuité est une dimension fondamentale de toute éducation chrétienne. Et cela passe d’abord par l’exemple.

Au fond, l’argent n’est-il pas un mal nécessaire ?

Non ! L’argent est un moyen donné par Dieu pour être mis au service de tous. Mépriser l’argent, c’est mépriser ceux qui en ont un besoin vital. Subir l’argent comme un mal nécessaire, c’est couper sa vie spirituelle de sa dimension charnelle. Il faut se méfier d’une spiritualité erronée qui refuserait de s’incarner dans tous les aspects de la vie humaine ! Nous ne pouvons pas faire comme si l’argent n’existait pas. Au contraire, nous devons le regarder comme un lieu où Dieu nous appelle à servir nos frères.

Au fond, mépriser l’argent ou l’idolâtrer, cela revient au même car dans les deux cas, nous ne situons pas l’argent à sa juste place, et nous méconnaissons notre vocation profonde qui est de servir Dieu et nos frères avec les moyens qu’Il nous donne. Dans les deux cas, il y a séparation entre notre vie spirituelle et notre vie de tous les jours : d’un côté Dieu, de l’autre l’argent dans toutes ses dimensions (affectives, sociales et politiques). Une vie spirituelle authentique ne doit pas nous détourner de nos obligations concrètes. La gestion de l’argent fait partie de ces obligations.

En quoi la parole de Dieu peut-elle aider à gérer son argent ?

En fixant l’ordre des priorités : seul le choix de Dieu peut donner la liberté nécessaire à une juste utilisation des richesses matérielles. Cette liberté se traduira par la capacité de donner, et de donner joyeusement. Mais donner ne suffit pas. Le don ne doit pas servir d’alibi à notre paresse ou à nos gaspillages : il ne nous dispense pas de gérer notre argent de manière responsable. Personne n’a le droit de faire preuve de légèreté dans la gestion des biens matériels, surtout lorsque, comme c’est souvent le cas dans l’Église, ils sont le fruit de dons ou de collectes. Même lorsqu’il s’agit d’argent que nous avons gagné par notre travail, nous ne pouvons pas en faire n’importe quoi. C’est toujours une richesse qui nous est confiée par le Seigneur pour le service de tous. Nous n’en sommes que des intendants.

Comment avoir une gestion responsable, à la lumière de l’Évangile ?

Une gestion qui a pour but premier de lutter contre la pauvreté. Personne ne doit s’habituer au scandale et au péché que représente la présence des pauvres, c’est-à-dire ceux qui subissent malgré eux des conditions de vie intolérables. Toute situation de pauvreté subie est une atteinte à l’être même de Dieu. Cela va à l’encontre de son projet, qui veut que chaque personne humaine soit aimée et reconnue pour ce qu’elle est vraiment.

Christine Ponsard

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