Le Deuxième Livre des Rois nous apprend que Joïakîn (598-597 av. J.-C.) avait dix-huit ans lorsqu’il accéda au trône, sa mère Nehoushta étant originaire de Jérusalem et fille d’Enaltane. La Bible nous informe également que ce court règne, une fois de plus, ne fut pas digne de Dieu : "Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme avait fait son père" (2Rs 24,9). Conséquence inévitable pour avoir bravé la loi divine, survint alors l’inévitable (2Rs 24,10-11) : "Les troupes de Nabucodonosor, roi de Babylone, montèrent contre Jérusalem, et la ville fut assiégée. Le roi de Babylone vint en personne attaquer la ville que son armée assiégeait." Lorsque l’on connaît la puissance militaire du roi babylonien, Nabucodonosor, l’issue ne faisait que peu de doute…
Une défaite inévitable
Face aux forces en présence, ce fut effectivement une défaite écrasante et le roi de Juda dut se rendre à l’ennemi avec sa mère, ses serviteurs et tous les dignitaires de sa cour. Prisonniers de Nabucodonosor, ils furent tous déportés à Babylone, à l’exception de la population la plus pauvre ; la Bible précise qu’environ dix mille hommes furent ainsi fait prisonniers et déportés en exil. Nabucodonosor détruisit, de surcroît, les trésors du Temple avant d’emporter les autres trésors du royaume de Juda nous précise encore le récit biblique au Livre des Rois (2Rs 24,13) : "Celui-ci emporta tous les trésors de la maison du Seigneur avec ceux de la maison du roi. Il brisa tous les objets en or que Salomon, roi d’Israël, avait fait faire pour le Temple. Tout cela, le Seigneur l’avait annoncé."
La captivité à Babylone
Bien que Nabucodonosor mit sur le trône de Jérusalem son oncle Sédécias, Joïakîn fut considéré malgré tout aux yeux des Judéens comme le roi légitime, même s’il restera avec sa cour en exil à Babylone trente-sept longues années… Des découvertes archéologiques de textes en cunéiforme dans le Palais Sud de Babylone font mention du nom même du roi captif et précisent qu’il reçut de la part de la Couronne des rations d’huile, confirmant ainsi le récit des Sainte Écritures.
Soulignons, enfin, que son sort s’améliorera quelque peu avec le successeur de Nabucodonosor, nommé Ewil-Merodak ; ce dernier le fera en effet sortir de sa prison et lui accorda une relative liberté en le faisant venir avec tous les honneurs à sa cour ainsi que le rapporte la Bible (2Rs 25,28-30) :
Il lui parla avec bonté et lui accorda un rang plus élevé que celui des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui fit quitter ses vêtements de prisonnier, et Jékonias prit désormais ses repas en présence du roi, tous les jours de sa vie. Sa subsistance fut assurée en permanence par le roi, jour après jour, tous les jours de sa vie.
Mais Joïakîn ne reverra jamais les terres de Jérusalem et c’est loin de son pays qu’il terminera ses jours, et ce, ainsi que l’avait annoncé la prophétie de Jérémie : "Je vais te livrer aux mains de ceux qui en veulent à ta vie, aux mains de ceux qui t’épouvantent, aux mains de Nabucodonosor, roi de Babylone, et aux mains des Chaldéens. Et je te jetterai, toi et ta mère qui t’a enfanté, sur une autre terre où vous n’êtes pas nés ; et là, vous mourrez. – Sur la terre où ils désirent ardemment revenir, ils ne reviendront pas" (Jr 22,25-27).