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Rappelons quelques éléments historiques essentiels pour comprendre cette montée sur le trône de Joïaqim. En 609 av. Jésus-Christ, l’armée égyptienne s’oppose aux forces de Josias, roi de Juda et père de Joïaqim. La confrontation est terrible et lors de cette fameuse bataille de Megiddo, l’Égypte s’imposa et le roi mourut. Le pharaon Neko appela donc pour occuper le trône du royaume de Juda laissé vacant son fils, Joïaqim. "Joakim avait vingt-cinq ans lorsqu’il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem", nous dit le Deuxième Livre des Rois (2 Rs 23,36).
Un règne sous domination
Les pouvoirs du nouveau roi furent cependant loin d’être illimités dans la mesure où l’Égypte imposa au royaume de Juda une forte domination après son écrasante victoire et Joïaqim dut verser un lourd tribut de "cent talents d’argent et un talent d’or" à l’Égypte, nous précise encore le Deuxième Livre des Rois. Mais son infortune n’allait cependant pas pour autant s’arrêter à cette seule domination : en effet, après l’Égypte, c’est au tour du roi de Babylone, le célèbre Nabucodonosor, de marcher en 604 avant Jésus-Christ contre le royaume de Juda ; le Deuxième Livre des Cheoniques nous précisant que : "Nabucodonosor, roi de Babylone, monta contre lui et l’enchaîna d’une double chaîne de bronze pour l’emmener à Babylone. Nabucodonosor emporta à Babylone une partie des objets de la Maison du Seigneur et les déposa dans son palais, à Babylone" (2 Ch 36, 6-7). Deux fois soumis, Joïaqim, dix-huitième roi de Juda, sera dès lors éliminé alors que son royaume subira les foudres des troupes de l’ennemi… Comment comprendre un tel tragique destin ?
Une conduite impie
Le récit biblique souligne que le roi Joïaqim avait suivi la conduite récurrente de ses ancêtres en ne marchant pas sur les voies du Seigneur : "Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur son Dieu" (2 Ch 36,5). Le prophète Jérémie avait pourtant averti le roi des conséquences de sa mauvaise conduite dans une condamnation restée célèbre (Jr 22, 13-17) :
Malheur à qui bâtit sa maison au mépris de la justice, et ses chambres hautes au mépris du droit, qui fait travailler gratuitement son prochain et ne lui verse pas de salaire, lui qui se dit : "Je vais me bâtir une maison bien vaste et de spacieuses chambres hautes." Il perce des ouvertures, il recouvre de cèdre, il enduit de vermillon. Règnes-tu pour ta passion du cèdre ? Ton père n’a-t-il pas mangé et bu ? Il pratiquait aussi le droit et la justice ; alors, pour lui, tout allait bien. Il défendait la cause du pauvre et du malheureux ; alors, tout allait bien. N’est-ce pas cela, me connaître ? – oracle du Seigneur. Mais toi, tu n’as des yeux et un cœur que pour ton profit, pour verser le sang de l’innocent, et agir dans l’oppression et la brutalité.
Ce sévère réquisitoire valut malheureusement au prophète Jérémie d’être persécuté, le roi cherchant à l’éliminer. Mais, si un autre prophète, Uriyyahu, subit la vengeance royale en étant assassiné, Jérémie échappera, lui, miraculeusement à ce funeste destin. Reste que pour la Bible, les comportements impies de Joïaqim et de ses ancêtres expliquent sa chute et les malheurs du royaume de Juda.