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La croix de la discorde. Perché dans la vallée du Taravo, en Corse-du-Sud, le petit village de Quasquara se retrouve au cœur d'une querelle comme la France commence malheureusement à en avoir l’habitude. Brandissant la loi sur la laïcité, une habitante du village a saisi le tribunal administratif de Bastia contre la décision du maire de faire ériger à l'entrée de la commune un calvaire, rapporte Corse Matin.
"Jamais je n'aurais imaginé que la pose d'une croix à l'entrée du village entraînerait un recours devant la justice", a confié au média Paul-Antoine Bertolozzi, le maire de Quasquara qui a fait ériger le calvaire sur le domaine public en novembre 2022. Il justifie par ailleurs l’installation de la croix car un tel signe religieux existait préalablement au village, selon la mémoire "des anciens".
Loi de 1905
Mais c’était sans compter sur l’une des habitantes, Marie-Noëlle Frank Guiderdoni, qui réclame donc le déplacement de l'édifice religieux en vertu de la loi de 1905 proclamant la séparation des Églises et de l'État. L’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État précise ainsi : "Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions".
Les différends entre le maire et la plaignante étant connus de longue date dans la commune, Corse Matin évoque une "histoire de Clochemerle". L’affaire a pris une nouvelle dimension avec la manifestation le 14 avril, à l’initiative du mouvement de jeunesse Ghjuventù Indipendentista (Jeunesse indépendantiste), qui a réuni une centaine de personnes… pour un village comptant une quarantaine d’âmes.