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Le pape François n’a eu de cesse depuis le début de son pontificat de dénoncer régulièrement "l’idéologie du genre" qu’il voit comme une "colonisation idéologique". "Il est très important qu’il y ait cette rencontre entre hommes et femmes, parce qu’aujourd’hui, le pire danger est l’idéologie du genre qui annule les différences", a-t-il à nouveau martelé dans son discours d’inauguration d’un colloque au Vatican sur la vocation de l’homme et de la femme, ce vendredi 1er mars.
Tôt ce matin, dans la salle du Synode du Vatican, le Pape a en effet introduit le colloque international intitulé "Homme et femme à l’image de Dieu. Pour une anthropologie des vocations". Gêné par son rhume, François a laissé un secrétaire lire son discours préparé, mais a tout de même improvisé quelques paroles pour dire aux participants sa préoccupation quant à "la crise anthropologique" actuelle.
Une "mauvaise maladie de notre temps"
Décrivant l’« idéologie du genre" comme une "mauvaise maladie de notre temps", le Pape a expliqué qu’« effacer les différences, c’est effacer l’humanité, homme et femme, toujours en tension". Il a confié avoir demandé à un cardinal "médecin" d’étudier "sérieusement" cette "idéologie". Il pourrait s’agir du cardinal néerlandais Wim Eijk, archevêque d’Utrecht, réputé pour son conservatisme en matière de doctrine, et qui avait suggéré au Pape d’écrire une encyclique sur le sujet.
L’an passé, le pape François avait expliqué à la presse argentine qu’il ne travaillait pas sur une nouvelle encyclique sur le sujet. Mais en janvier dernier, le cardinal Víctor Manuel Fernández a confié à la presse espagnole que le dicastère pour la Doctrine de la foi – qu’il dirige – préparait un document sur la dignité humaine. Selon ses dires, ce texte fera "une critique sévère" de questions morales comme "le changement de sexe, la gestation pour autrui, les idéologies du genre".
Depuis le début de son pontificat, le Pape met régulièrement en garde contre une "idéologie" qui "dilue les différences". "La richesse des hommes et des femmes et de toute l’humanité est la tension des différences", expliquait-il par exemple au média argentin La Nacion. Il rappelait toutefois qu’il faisait la distinction entre la "pastorale des personnes qui ont une orientation sexuelle différente" et cette "idéologie".
En 2016, dans l’avion qui le ramenait de son voyage à Bakou, en Azerbaïdjan, il avait vivement critiqué "l’endoctrinement de la théorie du genre", notamment par la "colonisation idéologique" présente dans des livres scolaires. Trois ans plus tard, la Congrégation pour l’éducation catholique publiait un document d’une trentaine de pages sur la question du genre. Le Vatican souhaitait donner des éléments de discernement aux familles et éducateurs chrétiens face à une "urgence éducative" quant aux thèmes de "l’affectivité et de la sexualité".
"Le Pape en a parlé spontanément"
"C’est une idéologie qui fait peur. Le pape François en a parlé spontanément aujourd’hui. Cela montre sa préoccupation", a confié à I.Media le cardinal Marc Ouellet, ancien préfet du dicastère pour les Évêques. À 79 ans, le cardinal canadien préside le Centre de recherche et d’anthropologie des vocations (CRAV) qui organise ce colloque.
Durant deux jours, les participants au colloque entendent approfondir les fondements de l’anthropologie chrétienne pour répondre aux changements socio-culturels relatifs à l’identité humaine. La question de l’ «antispecisme" ou celle de la promotion d’une "culture vocationnelle dans les écoles d’inspiration chrétienne" seront notamment discutées.