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Malgré un fort désir d’enfants, la France s’enfonce dans l’hiver démographique

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Rémi Sentis - publié le 23/01/24
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Le taux de fécondité en France atteint son niveau le plus bas depuis un siècle, malgré la résistance du désir d’enfants. Si les pouvoirs publics prennent conscience de la crise de la natalité, rien n’est fait pour valoriser la vie naissante.

La publication par l’Insee sur la natalité en France en 2023 indique un nombre de naissances en baisse de 6,6%. Le taux de fécondité de la France métropolitaine vient de chuter à 1,64 enfant par femme, soit le niveau le plus bas depuis un siècle. Il est certes supérieur à celui des autres pays européens, mais la France qui était, avec l’Irlande, une des deux "locomotives" de l’Europe, plonge un peu plus dans l’hiver démographique du Vieux Continent dont le taux de fécondité moyen avoisine 1,5.

Encore un vrai désir d’enfants

En fait, les femmes françaises ont encore un vrai désir d’enfants — le nombre moyen d’enfants souhaité est de 2,27 selon une enquête faite fin 2023 pour l’UNAF —, mais les nouvelles naissances sont souvent remises à plus tard. Les causes de cette situation sont multiples et entremêlées. Il faut citer en premier lieu les problèmes matériels — concernant le logement et la question du mode de garde des enfants — mais aussi une inquiétude certaine face à l’avenir. Enfin, il y a un refus de l’engagement chez les jeunes hommes, l’âge moyen des hommes lors du mariage est désormais supérieur à 39 ans, et le fait que ces derniers considèrent le confort au quotidien comme un droit : une nouvelle naissance est mise en balance avec les attraits du consumérisme. 

Une culture hostile à l’enfant

Parmi les autres causes, il faut mentionner une dimension culturelle avec le développement d’une mentalité de contre-acceptation de l’enfant promue depuis plusieurs décennies. En effet, l’avortement est présenté comme un acte bénin et tout discours ne correspondant pas aux injonctions de l’OMS sur "la santé reproductive" est jugé scandaleux. Pour certains, les auteurs de propos contraires à la doxa ambiante devraient même être poursuivis pour "délit d’entrave à l’IVG". Ce climat en faveur de l’avortement est entretenu par un puissant lobby qui pousse des textes législatifs dont certains sont effectivement adoptés, le prochain étant l’inscription dans la Constitution "d’une liberté d’avorter". Cette situation est d’autant plus paradoxale qu’en France, 27% des grossesses au moins se terminent par une IVG et que le nombre d’avortements par femme nubile est un des plus élevés d’Europe. Cette ambiance culturelle est telle que l’enfant est souvent perçu comme une gêne par de nombreux jeunes couples. 

En oubliant que toute vie humaine est une porte ouverte sur l’avenir, la France se délite et vieillit.

Par ailleurs, si on veut un équilibre démographique, le nombre de familles nombreuses doit être d’autant plus grand que la proportion de femmes sans enfants est importante. Or cette proportion a beaucoup augmenté depuis cinquante ans en partie à cause d’une plus grande infertilité (sujet vaste, complexe et douloureux). Il faut encourager les familles de trois enfants et plus, et donc refuser la culture de mort.

En panne d’émerveillement

En oubliant que toute vie humaine est une porte ouverte sur l’avenir, la France se délite et vieillit (la part de sa population de plus de 65 ans est de 21,5%), mais ses "sages" ne font rien pour valoriser la vie naissante, quand ils ne contestent pas la dignité de l’existence d’un tout petit in utero. "Ce qui a été caché aux sages et aux savants a été révélé aux tout petits", affirmait l’Évangile (Mt 11, 25). Il y a un quart de siècle, Jean Paul II écrivait à propos du don de science dans sa Lettre aux artistes : "Devant le caractère sacré de la vie et de l’être humain, devant les merveilles de l’univers, l’unique attitude adéquate est celle de l’émerveillement." Ces paroles prophétiques devraient résonner aux oreilles de tous les Français.

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