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"J’aimerais conduire une voiture, j’aimerais mieux parler... Grâce au traitement, j’aimerais être plus autonome", confie Sixtine. À 22 ans, cette jeune femme qui aime danser attend beaucoup de la recherche. "J’aimerais qu’on trouve un traitement", glisse-t-elle, toujours très souriante. Les personnes porteuses de trisomie 21 ont aujourd’hui une espérance de vie de 65 ans grâce aux progrès de la médecine. Cependant, leur autonomie et leur qualité de vie à partir de 35 ans sont souvent altérées par la maladie d’Alzheimer. En effet, une personne porteuse de trisomie 21 a plus de risques de développer cette pathologie associée. En cause, la présence du fameux chromosome 21 supplémentaire. "Les personnes porteuses de trisomie 21 en possèdent trois au lieu de deux. Il y a donc une surexpression des gènes situés sur ce chromosome, dont le gène APP qui code le précurseur des peptides amyloïdes, eux-mêmes responsables des lésions spécifiques de la maladie d’Alzheimer", explique Claire Jumeau, scientifique à la Fondation Jérôme Lejeune.
Il existe des premières pistes thérapeutiques pour ralentir le déclin clinique lié à cette maladie. Cependant, elles ne sont pas encore accessibles pour les personnes avec trisomie 21, pour lesquelles le diagnostic d’Alzheimer survient souvent tardivement : les troubles cognitifs liés à la trisomie 21 peuvent en effet rendre l’évaluation neuropsychologique difficile et brouiller le diagnostic. Cette difficulté particulière aux personnes avec une trisomie 21 justifie la recherche de nouveaux biomarqueurs plus précoces et plus sensibles.
L’espoir des biomarqueurs
"Un biomarqueur est une caractéristique physiologique, neurologique ou biologique, mesurable avec précision. C’est un reflet, l’indicateur d’une fonction du corps ou d’un organe. Il permet de détecter l’apparition d’une pathologie, d’établir un diagnostic, de mesurer l’effet d’un traitement et d’évaluer l’action d’un médicament dans un protocole de recherche". Voilà pourquoi, associée à l’amélioration de la connaissance scientifique de la trisomie 21, la recherche de biomarqueurs et de possibles traitements font partie de la stratégie de la recherche poursuivie par la Fondation Jérôme Lejeune depuis une dizaine d’années. "Les biomarqueurs permettront de positionner les nouvelles molécules sur le marché du médicament" nous explique la Fondation Jérôme Lejeune.
Une chance immense d’améliorer la qualité de vie des personnes avec trisomie 21 et de leur permettre de vivre autonomes plus longtemps.
On connaît déjà les premiers biomarqueurs sanguins qui permettent, associés à d’autres biomarqueurs présents dans le liquide céphalorachidien, de dépister et diagnostiquer la maladie d’Alzheimer dans la population générale. D’autres avancées essentielles ont aussi été faites par des chercheurs dont les travaux ont été financés par la Fondation Jérôme Lejeune. Certaines protéines corrélées à la maladie d’Alzheimer chez les personnes avec une trisomie 21 sont ainsi mesurées grâce à une prise de sang, geste plus simple qu’une ponction lombaire qui peut être difficile à effectuer sur une personne trisomique. Les chercheurs espèrent encore trouver d’autres marqueurs, les moins invasifs possibles qui pourraient entrer dans des protocoles de soin commun.
Des promesses à 5 ans
Les recherches permettront avec le temps de tester des traitements innovants et d’ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques. Ainsi, l’identification de biomarqueurs reflétant les troubles cognitifs ou détectables plus précocement permettrait de traiter les personnes porteuses de trisomie 21 en amont et ainsi espérer prévenir certaines pathologies associées. Une chance immense d’améliorer la qualité de vie des personnes avec trisomie 21 et de leur permettre de vivre autonomes plus longtemps. Un projet futur de l’Institut Jérôme Lejeune cherche à mettre au point un biomarqueur à partir des caractéristiques des ondes électriques cérébrales et de leurs liens avec les fonctions cognitives. Ce type de projet nécessite un investissement de 350.000 euros en 2023-2024.
Bien que la recherche prenne du temps, il est possible d'espérer trouver de nouveaux marqueurs pertinents à un horizon de 3 à 5 ans.
Le rêve de Sixtine pourrait alors se réaliser grâce aux efforts des chercheurs, conjugués à la générosité des donateurs puisque la Fondation Jérôme Lejeune ne reçoit aucune subvention publique.
Faites un don sur https://don.fondationlejeune.org/
En partenariat avec la Fondation Jérôme Lejeune