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234.000 : c'est le nombre d'interruptions volontaires de grossesse enregistrées en 2022, d'après un bilan publié mercredi 27 septembre par la Drees, le service statistique du ministère des solidarités et de la santé. Cela représente 17.000 avortements de plus qu'en 2021, soit 16,2 IVG pour 1.000 femmes âgées 15 à 49 ans. Un chiffre en nette hausse après deux ans de baisse liée à l'épidémie de Covid-19. L'année 2022 atteint ainsi le plus haut niveau d'IVG enregistrées depuis 1990, dépassant "l'année record" de 2019 (232.000 avortements).
78% des interruptions de grossesse sont médicamenteuses, révèle par ailleurs le rapport, contre 68% en 2019 et 31% en 2000. Ce sont majoritairement les jeunes femmes âgées de 20 à 29 ans qui ont le plus recours à l'IVG, avec un taux de recours de 26,9 IVG pour 1.000 femmes situées entre 20 et 24 ans et 28,6 IVG pour 1.000 entre 25 et 29 ans. Chez les mineures, le taux de recours à l'IVG demeure stable (moins de 5% chez les 15-17 ans), presque équivalent à celui de 2020 et de 2021.
Des mesures qui facilitent le recours à l'IVG
En 2022, une loi "visant à renforcer le droit à l'avortement" a allongé le délai d'IVG de 12 à 14 semaines. Cet allongement ne suffirait cependant pas à expliquer la hausse drastique du recours à l'avortement, d'après la Drees, qui relève que les IVG les plus tardives concernent moins d'1,5 % de l’ensemble des IVG réalisées en France. La même année, le décret n°2022-212 relatif aux conditions de réalisation des IVG par voie médicamenteuse hors établissements de santé a donné la possibilité d'effectuer un IVG en téléconsultation avec un médecin.
Hausse des avortements, baisse de la natalité
Ces chiffres sont à mettre en perspective avec le bilan démographique de la France pour l'année 2022. Alors que les avortements augmentent, l'INSEE a révélé en janvier 2023 la baisse historique de la natalité française, avec seulement 723.000 naissances, soit 19.000 de moins qu'en 2021, consacrant le taux de natalité le plus faible depuis... 1946. L'âge moyen de la maternité, lui, ne fait qu'augmenter : les femmes françaises ont en moyenne leur premier enfant à 31 ans, alors qu’elles l’avaient à l’âge de 29 ans vingt ans plus tôt.
En France, c'est désormais l'inscription du "droit à l'IVG" dans la Constitution qui est au cœur des débats. Mercredi 8 mars 2023, Emmanuel Macron avait annoncé la présentation prochaine d'un projet de loi dans cette optique, sans pour autant fixer de calendrier. Un mois plus tôt, le 1er février, le Sénat s'était prononcé en faveur de l’inscription dans la Constitution de la "liberté de la femme" de recourir à l’IVG. Une formulation qui ne mentionne plus la notion de "droit" à l’IVG, modifiant ainsi le texte proposé initialement par les députés de l'Assemblée Nationale. Depuis, la navette parlementaire est à l'arrêt, mais pour combien de temps encore ?