Si une grande bannière "Journées mondiales de la jeunesse" (JMJ) ne s'y trouvait pas, on ne remarquerait peut-être pas sa présence. Cachée dans une petite ruelle au centre des rues bondées de Lisbonne se trouve l'église Saint-Louis des Français. C'est elle qui accueille, depuis le 1er août et jusqu'à dimanche, les reliques de sainte Thérèse de Lisieux, qui ont fait le voyage depuis la France pour être vénérées par des pèlerins venus du monde entier.
"Je suis vraiment très heureux, car cet événement permet à toutes les cultures, à tous les chrétiens du monde, de voir les reliques de sainte Thérèse", confie ainsi Théophane, 19 ans, pèlerin du diocèse de Bayeux-Lisieux. "Les carmélites de Lisieux ont voulu que nous apportions ces reliques à Lisbonne, pour les montrer au monde."
Un lieu de calme au milieu de l'agitation des JMJ
Passée la porte de l'église, l'atmosphère se transforme, calme et solennelle. Les allées sont remplies de priants, agenouillés ou assis. Beaucoup se rendent au plus près des reliques, dont ils touchent la vitre qui les protège, avant de repartir. On aperçoit plusieurs femmes portugaises âgées s'approcher et se frayer un chemin jusqu'aux reliques parmi la foule. Certains écrivent leurs intentions sur des petits bouts de papier qu'ils déposent au pied de l'autel. Ils seront ensuite rapportés aux carmélites de Lisieux, accompagnés d'un livre où l'on inscrira les noms des prêtres pour lesquels les religieuses pourront prier.
"Être ici dans cette église française de Lisbonne, c'est comme être en France à Lisieux où se trouvent les reliques de sainte Thérèse", estime le père argentin Mariano Varela, de l'Institut du Verbe incarné, qui accompagne un groupe de pèlerins venu des États-Unis. "Je suis sûr, en tant que dévot de sainte Thérèse, qu'elle continuera comme elle l'a promis à faire tomber du ciel une pluie de roses en réponse à la prière de tous. Plus que jamais lors de ces JMJ avec le Saint-Père."
Un moment de prière personnel et intime
Alors que les pèlerins sortent de l'église, ils sont accueillis par les bénévoles du diocèse de Bayeux-Lisieux avec des biscuits et de l'eau au citron, pour mieux affronter la chaleur qui étouffe Lisbonne. À l'extérieur de l'église, une grande image suspendue de sainte Thérèse de Lisieux avec la citation "Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la Terre" flotte au vent.
"C'est une sainte qui a une grande importance dans ma famille, surtout ses parents, Louis et Zélie Martin. Je me souviens d'avoir eu une photo d'eux dans la cuisine", raconte Alix Veron, une Toulousaine de 23 ans, une médaille et une croix accrochées au cou. La jeune fille a vu les reliques pour la première fois. "C'était génial de pouvoir la prier et de lui confier ma famille."
"Ce que j'ai vécu ici est très personnel pour moi, c'est quelque chose pour lequel je priais aujourd'hui à la messe et même hier pendant l'adoration", déclare en sortant de l'église Averell, jeune indienne de 24 ans venue de Dubaï. "C'est exactement ce dont j'avais besoin."