Ordonné en 2014 pour la Société des Missions Africaines — une congrégation fondée à Lyon en 1856 — le père Pierre-Paul Dossekpli vit à 45 ans ses premières JMJ. Volontaire au service de la communication, il découvre avec une immense joie l'atmosphère de foi qui règne parmi les milliers de jeunes venus donner de leur temps pour la bonne organisation du rassemblement.
"Je suis particulièrement heureux d'être ici, car ayant travaillé dans des milieux où il y a beaucoup de jeunes en difficulté, voir autant de jeunes me donne une espérance, avec la conviction que notre jeunesse ira mieux", confie le père Pierre-Paul dans les allées du Centre de presse aménagé au centre de Lisbonne.
"Le Christ fait beaucoup de merveilles"
Ce Togolais de 45 ans, qui a vécu au Bénin, au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Nigeria, œuvre dans une association exerçant un soutien aux enfants en difficulté sur des îles au large de la Tanzanie. "Cette expérience sur des îles rejoint celle des personnes qui vivent des situations d’enfermement, qui ne voient pas de perspectives dans le monde, car vivre sur une île peut isoler du reste de la société et donner un sentiment d’abandon", explique-t-il.
Je souhaite à tous les jeunes de se laisser toucher par l’Esprit saint. Quand je vois toute leur capacité d'imagination, tous leurs talents extraordinaires, je me dis que l’amitié entre nous et avec Dieu pourra sauver notre monde !
Malgré tous ces contextes difficiles, le missionnaire remarque que "le Christ fait beaucoup de merveilles". Dans ses différents apostolats en Afrique, il a vu "différentes souffrances parmi les jeunes, différentes luttes” mais aussi cette soif commune de “vivre en paix les uns avec les autres", souligne-t-il.
Une vocation à l’écoute des jeunes
L’expérience des JMJ lui offre l’occasion, durant deux semaines, de poursuivre sa vocation à l’écoute des jeunes et de leur faire connaître Jésus. "J’ai déjà rencontré beaucoup de jeunes volontaires venus de nombreux pays et qui vivent une expérience de guérison, de conversion. Un jeune m’a confié qu’il était un peu perdu, qu’il avait peur pour son avenir, mais que ce service de quelques jours comme volontaire, dans lequel il se sent reconnu et aimé pour ce qu’il est, lui donne envie de revivre", se souvient-il.
De nombreux pays d’Afrique sont capables d’organiser les JMJ, sur un plan logistique, comme le Kenya, l’Afrique du Sud, le Congo.
Le religieux togolais témoigne notamment d’avoir été très ému lors d’une messe célébrée avec les volontaires à Fatima, qui lui a donné l’occasion de vivre une expérience digne de celles vécues par Jésus dans les Évangiles. "Lors de la communion, un jeune volontaire qui ne pouvait pas communier, et qui peut-être n’était pas baptisé, s’est approché de moi, a demandé ma bénédiction puis s’est abaissé pour toucher mes pieds. Cette expression de foi m’a vraiment touché dans ma vie de prêtre", raconte-t-il.
"Je souhaite à tous les jeunes de se laisser toucher par l’Esprit saint. Quand je vois toute leur capacité d'imagination, tous leurs talents extraordinaires, je me dis que l’amitié entre nous et avec Dieu pourra sauver notre monde !", s’enthousiasme le père Pierre-Paul.
Alors, à quand des JMJ en Afrique ? Le religieux togolais espère de tout cœur que "la Providence" a des plans en ce sens. "De nombreux pays d’Afrique sont capables d’organiser les JMJ, sur un plan logistique, comme le Kenya, l’Afrique du Sud, le Congo, qui ont un magnifique vivier chrétien pour former des groupes de volontaires. Cela demandera beaucoup d’organisation, de disponibilité, mais c’est faisable ! Un jour, tôt ou tard, cela arrivera", confie cet éducateur, ému par la soif de Jésus qui anime les nouvelles générations.