Quelques heures après avoir retiré, début juillet, son passeport muni de la fameuse vignette, Viviane n’en revient pas. "Je suis la plus heureuse", s’écrie celle qui, malgré de longues démarches, avait eu un refus de visa pour les JMJ de Cracovie en 2016. La pharmacienne de 27 ans qui part "en pèlerine autonome" à Lisbonne attribue l’obtention de son visa à sainte Rita, "la sainte patronne de ma paroisse que j’ai évoquée" révèle-t-elle. Quant à la délégation officielle composée d’une trentaine de personnes, elle se prépare, "spirituellement et humainement" selon le père Dominique Rosario, coordinateur national de la pastorale des jeunes au siège de la Conférence épiscopale à Lomé.
Des difficultés administratives et financières
"Il fallait rassurer le consulat après que certains délégués ne soient pas revenus à l’issue des JMJ passées", observe l’abbé Dominique Rosario. Car, comme presque tous les Africains, les Togolais ont besoin d’un visa Schengen pour se rendre au Portugal, ce qui représente un "véritable parcours de combattant", reconnaît le prêtre. À cela s’ajoute le coût global du voyage, "environ 2.000 euros par délégué officiel". Dans un pays où le salaire moyen est de 60 euros, "j’ai dû me priver de sorties et réduire drastiquement mon budget de popote", avoue un autre participant.
"Je n’ai cessé de confier à Dieu mon souhait de rencontrer à l’occasion d’autres jeunes.
Malgré sa délégation restreinte, Dominique Rosario qui était, en 2019, "sans délégation officielle" aux JMJ de Panama se réjouit. "C’est un bon début !", lance-t-il. Pour Lisbonne, il sera entouré de cinq autres prêtres, d’une religieuse et d’un peu plus d’une vingtaine de laïcs, "des jeunes venus de quatre des sept diocèses du pays", précise-t-il. Parmi eux, Freeda Djikpo s’impatiente, "hâte d’être au Portugal pour des moments inoubliables" espère cette admiratrice du pape François.
Escale à Evora
L’archidiocèse d’Evora, au centre du Portugal, attend la délégation du 26 au 31 juillet pour des Pré-JMJ, "une étape importante d’échauffement avant l’événement", selon l’aumônier. Une belle occasion pour les Togolais de prier ensemble, de faire quelques sorties sur des lieux religieux mais aussi de "partager leur culture avec leurs hôtes" à travers des rencontres et soirées. Un moment dont Freeda rêve. "Je n’ai cessé de confier à Dieu mon souhait de rencontrer à l’occasion d’autres jeunes", reconnaît-elle volontiers auprès d’Aleteia.
Depuis de nombreuses années, faute de visas et d’argent, le Togo n’avait plus pris part aux JMJ. Les potentiels participants ont donc raison d’exprimer leur joie à travers des chants de joie, en marge de chacune de leurs réunions mensuelles préparatoires. Ils espèrent, comme Freeda Djikpo, voir de près le pape François. "Je suis impressionnée par sa proximité avec les jeunes", affirme la jeune femme. Une proximité qui promet de faire de ces JMJ un moment inoubliable pour des centaines de milliers de jeunes.