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La découverte date de quelques années. Une historienne de l’art s’étonne, lors d’un événement familial dans l’église Saint-Pierre-Saint-Paul d’Évry, de la taille impressionnante et de la qualité d’un tableau accroché dans le transept. Malgré les couleurs éteintes par des décennies sans entretien, elle devine être en présence d’un chef-d’œuvre. Heureusement pour nous, elle ne s’arrête pas à cette première impression. Ses recherches lui permettent de retrouver un dessin, dans les collections d’un musée américain, présentant exactement la même composition. Ce dessin est de Simon Vouet. Des études complémentaires permettront finalement d’attribuer l’œuvre à ce maître du XVIIe siècle. La découverte est d’importance. Les œuvres de Vouet sont peu nombreuses dans les églises. Ses disciples ? André Le Nôtre, Charles Le Brun ou Eustache Le Sueur, des grands noms qu’il a contribué à former et à inspirer.
Mais comment un tableau de cette qualité a-t-il pu arriver dans cette église et être oublié ? Comme nous le découvrons tout au long de cette série consacrée aux trésors de nos églises, la générosité, souvent discrète, de donateurs illustres ou anonymes, a permis, et permet encore, d’enrichir le patrimoine des églises, même les plus éloignées des circuits touristiques. Souvent de riches et généreux habitants du village ou des environs. Ici, les éléments disponibles ne permettent pas, à ce jour, d’identifier le mécène avec certitude.
Une lumineuse adoration des bergers
L’enfant est posé sur la paille, il n'est pas emmailloté. Marie dévoile Jésus à nos yeux, en même temps qu’à ceux des bergers, comme si elle le révélait au monde, nu, dans toute son humilité de nouveau-né. Au-dessus de la scène, les anges "troupe céleste innombrable qui louait Dieu" (Lc 2, 13) portent un phylactère reprenant les mots de leur annonce aux bergers "Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime." (Lc 2, 14).
Un Joseph, jeune, un peu en retrait, contemple la mère et l’enfant dont il a la charge et la garde.
Des dons généreux qui font la richesse de nos églises
Suite à son identification, la toile a bénéficié d’une restauration complète. Il y a quelques mois, débarrassée de tout ce qui l’avait encrassée depuis des siècles, elle a enfin pu être présentée au public. Qui aurait pu imaginer, que derrière les couleurs ternes et les vernis sombres se cachaient des teintes aussi lumineuses ? Des jaunes, des bleus, des verts, joyeux et vibrants les uns à côté des autres, sous une lumière semblant provenir de l’Enfant-Dieu lui-même.
Il est probable qu’il reste encore de nombreux trésors, comme celui-ci, à identifier dans nos églises. Offerts à nos regards qui glissent souvent sans les remarquer, il ne manque parfois qu’un œil attentif pour les faire sortir de la pénombre dans laquelle ils attendent de retrouver leur éclat originel.