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Ils ont décidé de prendre la plume face aux persécutions religieuses en Inde. Un groupe de 93 anciens hauts responsables indiens a publié fin février une lettre ouverte adressée au Premier ministre Indien, Narendra Modi, afin de l’exhorter à agir contre les persécutions religieuses en Inde perpétrées par des extrémistes hindous. Parmi les signataires se trouvent notamment l’ancien sous-gouverneur de Delhi Najeeb Jung et l’ancien ministre des Affaires étrangères Sujatha Singh.
Ils demandent dans ce document à ce que les chrétiens reçoivent un traitement égal et impartial aux Indiens d’autres confessions. Il mentionne également longuement le cas du père Stan Swamy, jésuite décédé après une longue période de détention, et la nomination à la Haute Cour de Madras d'un juge qui vomit "sa haine contre les chrétiens".
"Les chrétiens ne constituent que 2,3% de la population de l’Inde, et ce pourcentage est resté plus ou moins le même depuis le recensement de 1951", lit-on dans la lettre. "Pourtant, dans l’esprit de certains, ce nombre infime représente une menace pour les 80% de la population qui sont hindous !", dénoncent les signataires. Les fausses accusations de conversions forcées sont particulièrement prétexte à des violences verbales, physiques et psychologiques contre les chrétiens et leurs institutions.
Des persécutions en hausse depuis 2014
"Des églises et des maisons de chrétiens tribaux et dalits ont été détruites, des cimetières vandalisés, des établissements d'enseignement et de santé ont été attaqués et des personnes participant à des rassemblements de prière ont été terrorisées", ajoute la lettre, "principalement dans le Chhattisgarh, l'Assam, l'Uttar Pradesh, le Madhya Pradesh, l'Odisha, Karnataka, Gujarat et Maharashtra.
Selon des responsables religieux, la discrimination et les violences contre les minorités religieuses en Inde, où les hindous sont majoritaires, sont en hausse continue depuis l’accession au pouvoir en 2014 du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi. Les deux principales minorités régulièrement persécutées sont les musulmans (qui représentent 14% de la population) et les chrétiens, qui sont un peu plus de 2%.