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Carême 2023 : convertir l’acceptation en “fiat”

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Michel Martin-Prével, cb - published on 26/02/23
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La conversion du cœur passe aussi par la conversion de ses émotions. Durant le Carême, le père Michel Martin-Prével invite à "évangéliser" ses émotions, en les identifiant, puis en les transformant en vertu. Aujourd’hui, Aleteia donne des pistes pour passer de l’acceptation au "fiat" de Marie et Joseph.

L’acceptation est une émotion vécue dans une situation perçue souvent comme négative. Il s’agit d’une émotion qui trouve sa source dans la volonté qui consent et se soumet au réel, à ce qui est conforme, à un bien poursuivi, qui dépasse la situation vécue en l’assumant, dans le lâcher-prise, le consentement, l’accord, et non le refus, la protestation, ou l’évitement. Ce qui suppose en amont un discernement pour ne pas accepter n’importe quoi, mais ce qui conduit à un bien.

C’est une émotion qui place face au réel, qui nous confronte à un bien comme à un mal, et parfois un mal (épreuve ou maladie) peut cacher aussi un bien final. L’acceptation est une forme atténuée de la confiance. Quand il s’agit de l’acceptation de soi, elle peut contribuer à l’estime de soi, à accueillir ce que les autres peuvent dire de nous-mêmes. Vis-à-vis des autres, c’est accepter ce qu’ils sont avec leurs différences.

Au niveau psychologique, accepter une situation, c'est d'abord conscientiser et accueillir d’abord notre résistance indue. Ensuite, avancer vers le consentement par l'accueil des émotions souffrantes déclenchée par cette réalité. Enfin, se soumettre au réel en choisissant ce qui s’impose à nous plutôt que de le subir, et là commence la vertu de tolérance qui apprend à faire face à ce que la vie nous réserve en évoluant vers des comportements recherchés, après s’être ouvert aux émotions déplaisantes. La tolérance apprend à ne pas sur-réagir à celles-ci, et à ne pas chercher à éviter les situations qui les font surgir. Marie et Joseph dans leurs annonciations respectives, ont ressenti l’acceptation, mais portée par la confiance qui leur a fait dire « Fiat ».

La tolérance discerne le mal ou l’erreur pour ne pas les accepter et elle accepte la part de vérité qui nous incombe. Elle permet de supporter les défauts, d’accepter de ne pas condamner, de renoncer à sa colère, de prendre sur soi, de juger le péché et non le pécheur. On y trouve de l’humilité et de la miséricorde. On grandit à ne pas seulement accepter passivement mais à choisir de tolérer en attendant du meilleur. Et cela est peut-être pour l’au-delà !

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