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"Dans chaque garçon, il y a au moins 5% de bon. À vous de le découvrir et de l'épanouir jusqu'à 90 ou 95%", disait Baden Powell en s’adressant aux chefs. En une phrase, le fondateur du scoutisme a résumé la mission des aînés : voir le bon dans chaque jeune qui lui est confié et, à travers les méthodes du scoutisme que sont le jeu et la vie au grand air, contribuer à sa croissance humaine et spirituelle. Une intuition pédagogique forte qui anime encore aujourd’hui les maîtrises scoutes. Aleteia a interrogé une dizaine de chefs rattachés aux Guides et Scouts d’Europe. Tous font preuve d’une maturité qui force l’admiration, perceptible dans leur manière d’exprimer leur désir de faire grandir les jeunes qu’ils encadrent et de s’engager dans la société, en tant qu’hommes et femmes responsables et fiers de leur foi.
La promesse scoute, fondement de l’engagement des chefs
En dehors du mariage et du célibat consacré, les occasions de prononcer une promesse qui engage pour la vie sont rares. C’est néanmoins le cas de la promesse scoute, cet engagement que prend un jeune "à servir de son mieux Dieu, l’Église, sa patrie et l’Europe, à aider son prochain en toute circonstance et à observer la loi scoute". Un engagement pris généralement au cours de la première année, appelé à perdurer bien au-delà des années de scoutisme, et qui trouve un véritable écho dans la mission confiée aux chefs. Dans son dernier message, Baden Powell insistait : "Soyez toujours fidèles à votre promesse d'éclaireur même quand vous aurez cessé d'être un enfant – et que Dieu vous aide à y parvenir !"
L’engagement en tant que chef trouve son fondement dans la promesse. Il s’apparente bien à un service rendu, doublé d’une aide à son prochain. Il est aussi question de don de soi, pilier du scoutisme et expression concrète de la charité, qui commence avec la "BA" (bonne action quotidienne) à laquelle sont initiés les louveteaux et les louvettes, et qui trouve un vrai accomplissement dans l’engagement des aînés. La preuve concrète ? Un chef donne gratuitement entre 250 et 400 heures par an, selon l’Association des Guides et Scouts d’Europe : présence auprès des jeunes lors des sorties et des camps, mais aussi, en amont, préparation et organisation des rencontres, formation, réunions avec les chefs de groupe et les parents, etc.
Le défi de l’exemplarité
Ce qui les anime ? Faire grandir les jeunes qui leur sont confiés, leur faire vivre la grande aventure du scoutisme, partager avec eux cet idéal scout qui les dépasse mais dont ils connaissent les vertus. Victoire, 22 ans, cheftaine de compagnie à Bondy, se voit confier 23 éclaireuses âgées de 12 à 17 ans. "Prendre soin d’elles est un sentiment vertigineux, d’autant plus qu’il s’agit d’années charnières dans la construction de la personnalité. Elles vont se forger à travers les habitudes qu’elles prennent grâce au scoutisme. Il y a là un vrai défi, exigeant, stimulant !", souligne-t-elle, enthousiaste. Même flamme chez Baptiste, 21 ans, chef de troupe à La Rochelle : "D’abord, c’est un plaisir pour moi d’être avec mes éclaireurs, de partager des moments forts, de leur transmettre aussi bien des techniques scoutes que l’idéal que nous poursuivons : demeurer attentif aux autres, être au service, dans le scoutisme mais aussi en dehors".
Ce que vous ferez, vos éclaireurs le feront aussi.
Un engagement qui suppose une certaine exemplarité. Les chefs et les cheftaines sont des témoins de l’idéal scout qu’ils ont choisi de vivre. Ils acquiescent au projet éducatif qu’ils s’engagent à respecter par l’exemple de leur vie. Ce que Baden Powell a déclaré devant des chefs de patrouille est valable aussi pour les aînés : "Il ne sert à rien d’avoir un ou deux types épatants et le reste formé d’individus qui ne valent rien. Il faut vous appliquer à ce qu’ils soient tous à la hauteur. Le plus important pour cela, c’est l’exemple que vous donnerez vous-mêmes : ce que vous ferez, vos éclaireurs le feront aussi."
Rendre ce qu’ils ont reçu
Transmettre, former, partager, sont autant de motivations qui ont poussé ces jeunes chefs à dire oui. Revient aussi très souvent le désir de rendre ce qu’ils ont reçu. Ils ont fait deux, trois ou huit années de scoutisme avant de devenir chefs, et sont unanimement reconnaissants pour ces années où ils ont tant appris. Pour beaucoup, c’est dans cet esprit de gratitude qu’ils ont embrassé la mission de chef. Blanche, 22 ans, animatrice du réseau Orion qui regroupe les "patrouilles libres" (sans cheftaine) n’a pas hésité à s’y investir : "Quand j’étais guide, j’étais dans une patrouille libre, nous faisions partie du réseau Orion. J’ai tellement reçu ! Le scoutisme m’a donné le sens du don, le goût du grand, du beau et le désir de tourner ma vie vers le Seigneur. Rejoindre Orion était comme une évidence". Même constat pour Aloys, 21 ans, chef de troupe à Bois-le-Roi, à qui il semble "naturel" de rendre ce qu’il a reçu depuis ses années de louvetisme : "Je veux donner à d’autres la chance de vivre ce que j’ai vécu". De véritables "hommes de cœur" selon l’expression du vénérable Père Jacques Sevin, fondateur du scoutisme en France, qui disait qu’"un homme de cœur se soucie d’abord de rendre et de donner".
Au-delà de l’engagement, une vraie joie
Le service d’autrui et du bien commun conduit à une vraie joie. Les chefs en font régulièrement l’expérience : joie de voir les jeunes grandir, s’épanouir, avancer vers le Seigneur. Joie de tisser de profondes et solides amitiés, notamment entre membres d’une maîtrise. Joie aussi de vivre une véritable aventure, qui ne pourrait avoir lieu en dehors du scoutisme. Auriane, 29 ans, cheftaine de feu (équipières pilotes) en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne, confie sa joie de pouvoir "grandir dans la foi au sein d’une communauté, de partager avec les guides aînées une véritable vie fraternelle". Hortense, 20 ans, Akela (cheftaine de clairière) à Aix-en-Provence exprime son émerveillement devant ses petites louvettes qui "débarquent mi-anxieuses, mi-impatientes mais pleines d’entrain à l’idée de découvrir le scoutisme". Quant à Thibault, 22 ans, chef de clan (routiers) à Versailles pour la deuxième année, il témoigne de la joie immense de voir "ses gars grandir" : "Les routiers, ce sont des âges où les jeunes évoluent énormément ! La route (camp d’été des routiers qui consiste principalement à marcher, ndlr) n’a duré qu’une dizaine de jours cet été, mais c’est fou comme ils se sont transformés ! C’est vraiment édifiant de voir l’œuvre du Seigneur dans ses gars."
Une solide formation
Les chefs reçoivent une formation de qualité, pédagogique, technique, humaine et spirituelle. Ils participent et valident des CEP (camp école préparatoire) qui leur permettent notamment d’avoir les agréments nécessaires pour camper. Outre les CEP, ils se retrouvent régulièrement entre aînés, notamment avec les chefs de groupe et de district, pour se soutenir mutuellement dans leur progression personnelle et se former. Ils sont tous appelés à cheminer vers l’engagement guide-aînée ou le départ routier, réaffirmant ainsi leur volonté de vivre la promesse scoute à chaque instant de leur vie d’adulte.
Un cheminement spirituel qui porte des fruits. Auriane, qui n’a commencé le scoutisme qu’à 26 ans, témoigne que ses années de scoutisme l’ont aidée "à prier, à faire preuve de discernement et à entretenir sa foi au quotidien". Quant à Thibault, il confie que le scoutisme l’a "soutenu dans la foi à un moment où il en avait grandement besoin". Comme le supplie le chant de la promesse, puisse le Seigneur protéger la promesse de tous ces chefs engagés au service des autres et du bien commun.
Chefs et cheftaines chez les Guides et Scouts d’Europe, ils témoignent :
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