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Les Scouts d’Europe, un terrain favorable à la mission

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Mathilde de Robien - publié le 02/11/22
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Dans leur manière d’aller à la rencontre et d’accueillir des jeunes de tous horizons, puis de les aider à grandir humainement et spirituellement, les Scouts d’Europe offrent un terrain particulièrement favorable à l’évangélisation.

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Chef de troupe pendant trois ans, puis tout autant chef de clan, Rémi de Saint Albin, 27 ans, toujours engagé dans le mouvement, a vu grandir et s’épanouir de nombreux scouts, d’horizons et de profils très variés. "La pédagogie scoute révèle des choses merveilleuses dans chaque jeune. Elle porte des fruits incroyables, notamment chez les jeunes les plus éloignés de la foi ou de la vie au grand air !", témoigne-t-il. Un constat que partage également le mouvement, convaincu que la pédagogie élaborée par Baden Powell fait éclore le meilleur chez les jeunes qui s’engagent dans le scoutisme.

Une merveilleuse école de vie qui permet à des jeunes de 8 à 19 ans de grandir dans toutes les dimensions de leur être : corps, esprit et âme. "Plus j’avance dans la connaissance de la pédagogie scoute, plus je suis émerveillée par cette méthode éducative intégrale qui vise à faire de nos jeunes des catholiques et des citoyens heureux et engagés", confie Myriam Cocquet, Commissaire générale Guides depuis mai 2020. Un trésor que les Scouts d’Europe désirent partager au plus grand nombre, et qui les pousse à être de véritables missionnaires.

"Pas d’a priori"

Le scoutisme est ouvert et accessible à tous. Il n’est pas nécessaire d’être baptisé, catéchisé ou d’avoir fait sa première communion pour entrer dans la meute, la clairière, la troupe ou la compagnie. Rémi témoigne de croissances extraordinaires de jeunes qu’il jugeait pourtant "pas vraiment faits pour" : "Il m’est arrivé de croire que certains retourneraient vite à leurs jeux vidéo, mais non, il ne faut pas avoir d’a priori ! Ils ont pris goût au scoutisme et je les ai vus s’épanouir de manière incroyable". Même constat pour Myriam Cocquet, qui a fondé avec son mari, à Nevers, il y a 8 ans, deux patrouilles, une de scouts et une de guides : "Les familles étaient heureuses de trouver dans le scoutisme un relais éducatif et un cadre pour leurs enfants. Et nous avons été témoins de beaux chemins de conversion des familles par l’intermédiaire des enfants !"

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Si tous les jeunes sont accueillis, les scouts sont néanmoins appelés à "progresser", aussi bien dans l’acquisition des techniques de froissartage que dans leur vie spirituelle. Chacun selon son rythme. "C’est toute la beauté du scoutisme, souligne Myriam Cocquet, on accueille l’enfant, ou le jeune, là où il est, et on l’emmène un peu plus loin, on va de l’avant". Des propos qui ne sont pas sans rappeler cette parole de Baden Powell : "Rester immobile ne sert à rien. Il faut choisir entre progresser ou régresser. Allons donc de l’avant et le sourire aux lèvres".

S’employer à faire connaître le mouvement, une clé pour rayonner

Le scoutisme est ouvert à tous mais encore faut-il le faire savoir. Comment faire connaître le scoutisme, au-delà des périphéries ? comment ouvrir une nouvelle unité pour absorber une liste d’attente ? Comment faire rayonner le mouvement ? Très concrètement, comment remplir les rangs d’une troupe qui périclite ? Chaque nouvelle année revêt un véritable enjeu missionnaire : trouver des chefs, et des jeunes à faire grandir ! S’il existe un spécialiste du sujet, c’est bien Rémi de Saint Albin, assistant du Commissaire général pour le rayonnement des Scouts d’Europe. Une mission qui lui colle à la peau depuis tout petit.

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Dès l’âge de 12 ans, il a eu à cœur de recruter d’autres jeunes garçons pour renforcer les effectifs de la troupe de Taverny (Val d’Oise) qui s’amenuisait. Quatre ans après, grâce au bouche-à-oreille et à sa force de persuasion, quatre patrouilles fonctionnaient à plein régime. Quelques années plus tard, il est appelé en renfort par la troupe de Montmorency, dans le même district, qui ne comptait plus que six scouts. Il prend alors les grands moyens pour faire connaître le mouvement : il active son réseau, motive des fratries toutes entières, présente le scoutisme via les écoles privées du coin, participe à tous les événements diocésains, jusqu’au pélé VTT qui brasse un bon nombre de jeunes de la région. Mission réussie : la troupe compte aujourd’hui trois patrouilles. Ce qu’il a fait pour son district, il le fait désormais à l’échelle nationale, en tant qu’assistant des commissaires généraux pour le rayonnement des Scouts d’Europe, aux côtés de son engagement en tant qu’assistant du Commissaire de district des éclaireurs pour les Alpes-Maritimes. Son objectif : que tous les jeunes sachent ce qu’est le scoutisme et, s’ils ont envie d’essayer, trouvent à qui s’adresser. Une première étape dans la grande aventure missionnaire.

Au cœur du scoutisme : une rencontre avec Dieu

Être ouvert à tous, faire connaître le mouvement, inviter, oui, mais dans quel but ? Le scoutisme attire parce qu’il a quelque chose à proposer. Quelque chose d’exigeant. Une route qui mène vers l’idéal scout, et qui a des traits communs avec la sainteté. Le vénérable père Jacques Sevin, père du scoutisme catholique en France, n’appelait-il pas de ses vœux "des scouts qui soient des saints" ?

La vie dans la nature favorise la rencontre avec le Christ.

A travers le jeu et la vie dans la nature, le scoutisme contribue à la croissance humaine et spirituelle des jeunes. La méthode du scoutisme européen vise en ce sens cinq buts, adaptés à l’âge de chacun : la santé, le sens du concret, la formation du caractère, le sens du service et le sens de Dieu. Le sens de Dieu, et c’est dans cette perspective que le scoutisme est pleinement missionnaire, c’est aider chaque jeune à rencontrer personnellement le Christ et à reconnaître la présence de Dieu dans le monde qui l’entoure.

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Pour cela, le scoutisme offre de réels atouts : "La vie dans la nature favorise la rencontre avec le Christ", souligne Myriam Cocquet. "Le scoutisme éduque au silence, invite au dépouillement, notamment lors des marches, à l’intériorité, à la beauté aussi, que ce soit à travers de beaux chants ou un uniforme impeccable. Tout ceci contribue à faire l’expérience d’une rencontre avec Dieu. Et c’est parfois quelque chose de complètement nouveau pour des jeunes qui sont de moins en moins catéchisés, notamment dans les milieux ruraux".

Le scoutisme européen trouve son fondement dans l’Evangile. "La F.S.E. donne le primat à la vocation de tout chrétien à la sainteté", stipule le Directoire religieux adopté par l’Union Internationale des Guides et Scouts d’Europe dont fait partie le mouvement des Guides et Scouts d’Europe. "Un scout ou une guide doit vivre sa promesse, les principes et la loi selon les exigences du sermon sur la Montagne, véritable charte de toute vie chrétienne. En ce sens, la F.S.E. est appelée à être, toujours davantage, un moyen de sanctification dans l'Église, un moyen qui favorise et encourage une union plus intime entre la vie concrète de ses membres et leur foi".

Les Scouts d’Europe, forts de leur pédagogie solide, éprouvée et ancrée dans l’Evangile, ont cette capacité à être missionnaires. A annoncer le Christ non seulement aux jeunes qui leur sont confiés mais aussi aux chefs et au monde qui les entoure. Leur implication dans les milieux ruraux, la facilité avec laquelle quelques jeunes peuvent créer des "patrouilles libres" pour ensuite former un groupe, le soutien apporté par les prêtres engagés au sein du mouvement en font des maillons essentiels pour la mission.

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