1Les élections en Italie vont-elles nuire au pape François ?
Hier, dimanche 25 septembre, les Italiens se sont rendus aux urnes pour élire un nouveau parlement qui conduira à l’arrivée d’un nouveau Premier ministre. Le parti qui a obtenu le plus de voix est le parti de droite Fratelli d'Italia, "qui combine la désaffection des institutions républicaines avec une nostalgie du fascisme de Benito Mussolini", commente Massimo Faggioli, historien italien des religions, dans le magazine libéral Commonweal. La victoire de ce parti signifie que sa dirigeante, Giorgia Meloni, sera la première femme à atteindre cette charge, ainsi que la première Première ministre de "droite dure" d'Italie. L'article d'opinion de Massimo Faggioli décortique la réaction "inhabituellement prudente" du Vatican et de l'Église face à ces élections et la manière dont la victoire de la droite pourrait affecter la position du pape François dans le pays. L'historien souligne par exemple comment le magazine jésuite proche du Vatican, Civilità Cattolica, n'a "rien publié sur les enjeux de ces élections", alors qu'il le fait habituellement lors d'autres scrutins.
Les évêques italiens ont bien publié une déclaration encourageant les citoyens à voter et leur rappelant de ne pas oublier les plus marginalisés, mais Faggioli analyse que les dirigeants catholiques sont "dépassés par l'écart entre la gravité de la situation et les forces dont ils disposent, soulignant l'insignifiance politique croissante de l'Église catholique en Italie." Il met également en exergue une "difficulté de communication entre François et les évêques italiens." Le nouveau président de la conférence épiscopale, le cardinal de Bologne Matteo Zuppi, fait partie de la communauté de Sant'Egidio, qui a vu certains de ses membres se présenter au parlement sur une liste liée au Parti démocratique de centre-gauche, dont les positions ne coïncident pas toujours avec celles de l'Église. D'autre part, le cardinal Zuppi sait que certains clercs et catholiques accueilleraient favorablement un gouvernement de droite qui, bien qu'anti-immigration, pourrait également s'opposer à la reconnaissance des droits des LGBT ou à l'assouplissement des lois sur l'avortement.
L'historien italien souligne que l'influence du catholicisme sur le plan politique en Italie est bien plus faible que par le passé et se demande si les évêques italiens et le Vatican "sous-estiment" les répercussions de ces élections sur l'Église. "Avec un gouvernement de droite dure en Italie, François serait obligé de trouver un moyen de vivre avec des dirigeants politiques qui ont une vision du monde et un langage très différents de lui. Un nouveau gouvernement en Italie pourrait très facilement renforcer l'opposition à François et limiter sévèrement la réception sociale et politique du message central de son pontificat", conclut Faggioli.
2Thomisme contre rationalisme : l’importante pensée d’Étienne Gilson
À l’occasion du 44e anniversaire de la mort de l’historien de la philosophie Étienne Gilson (1884-1978), le magazine catholique québécois Le Verbe publie un long article sur la vie de l’intellectuel, souvent méconnu, mais qui joua un rôle essentiel dans la redécouverte du patrimoine philosophique chrétien. Alex La Salle, l’auteur de l’article, souligne combien sa pensée est utile pour comprendre pourquoi le christianisme ne peut pas être associé à l’irrationalité. Étienne Gilson, à une époque où le rationalisme était devenue la pensée dominante, fut le premier à démontrer que les racines de la rationalité moderne étaient à chercher dans la scolastique thomiste du Moyen Âge, à l’époque considéré par le philosophe hégélien Victor Cousin comme "la nuit de la pensée". "Le Moyen Âge a conquis les droits de la raison pour la pensée moderne", estimait Étienne Gilson, qui eut beaucoup de mal à trouver sa place dans une université française où l’athéisme, sous couvert de laïcité, interdisait souvent de s’intéresser aux penseurs chrétiens. Lui-même hostile à la scolastique au départ, il changea de point de vue quand il découvrit que le cheval de proue du rationalisme moderne, René Descartes, s’était lui-même fortement inspiré de la pensée médiévale. Gilson devint par la suite un des plus grands spécialistes de la pensée chrétienne et notamment de saint Thomas d’Aquin.
3Et aussi dans la presse internationale...
Le canton de Lucerne ne veut pas financer la nouvelle caserne des Gardes suisses
En Suisse, les Lucernois ont rejeté à 71,48% des voix la possibilité de participer financièrement à hauteur de 400'000 francs à la reconstruction de la Caserne des Gardes suisses, à Rome.
Saboter de la présidentielle libanaise menace la République, selon le patriarche Raï
"Toute tentative de torpiller l’échéance présidentielle vise à provoquer la chute de la République, d’un côté, et à marginaliser le rôle chrétien, notamment maronite, au niveau du pouvoir, d’un autre, alors que nous sommes les pères de cette République et les porte-étendards du partenariat national", a déploré la cardinal Béchara Boutros Pierre Raï, dans son homélie de dimanche. Les élections présidentielles devraient avoir lieu à l’automne.
Les évêques allemands réunis sur fond de crise
L'assemblée plénière d'automne de la Conférence épiscopale allemande débute quelques semaines après la quatrième assemblée synodale qui avait révélé de vives tensions au sein de l’épiscopat concernant une possible reformulation de la morale sexuelle.