1D’Elisabeth II à Charles III, la foi en héritage ?
"Ce qu’a enseigné le Christ et le fait que je doive rendre des comptes devant Dieu me donnent un cadre pour vivre mon existence. Comme beaucoup d’entre vous, dans les moments difficiles, je tire un grand soutien de la vie et de l’exemple du Christ". Telles furent les paroles prononcées par la reine Elisabeth lors de son discours de Noël de l’an 2000. Un moment de rare confidence, note le journaliste du Monde, pour une souveraine qui ne s’épanchait jamais sur ce qu’elle pensait et vivait intérieurement. Celle qui fut symboliquement à la tête de l’Église anglicane lisait régulièrement la Bible et se rendait à la messe chaque dimanche. Jamais elle ne se confia sur les évolutions de l’Église anglicane - qui autorisa le remariage des divorcés ou bien l’accès des femmes à la prêtrise. Elle réalisa toutefois certains gestes remarqués de rapprochement avec l’Église catholique. Sa participation à des vêpres en la cathédrale de Westminster, une première depuis 300 ans, fut un événement. C’est désormais à son fils, le roi Charles III, de conduire symboliquement l’Église anglicane. Comment celui qui s’est montré intéressé par l’islam, les religions d’Inde ou bien l’orthodoxie endossera-t-il le rôle de défenseur de la Foi [anglicane] ? La question reste encore ouverte.
2Un consistoire qui renforce le pontificat
Le consistoire et la réunion des cardinaux organisés par le Pape à la fin du mois d’août à Rome ont "apporté un soutien inconditionnel aux piliers de la papauté et à la réforme de la Curie", estime le journal espagnol Alfa & Omega. La rencontre se serait déroulée "dans une atmosphère fraternelle et un débat serein", assure le journal, qui a interrogé plusieurs cardinaux. Le cardinal allemand Walter Kasper est notamment revenu sur le débat qui a animé leur réunion concernant la gouvernance et la place des laïcs dans l’Église. Il explique que "tous les cardinaux sont d'accord sur le fond de la question - la plus grande responsabilité incombe aux laïcs -, mais certains ont demandé des éclaircissements sur la justification théologique - fournie par la constitution - et sur d'autres éléments pratiques". Le cardinal Schönborn, pour sa part, s’est réjoui d’avoir pu entendre les nouveaux cardinaux, créés pendant le consistoire, parler de leurs pays. Il y voit un "enrichissement" pour le collège cardinalice.
3Après le chemin synodal allemand
"Le chemin synodal en Allemagne ne travaille pas à la division de l’Église catholique", affirme le théologien Rainer Bucher sur le site Feinschwarz. Pour lui, le grand processus ouvert en 2019 ne relève pas de la "protestantisation" mais vient au secours de l’avenir d’une Église qu’il décrit comme "une voiture dont les freins se bloquent souvent". Il déplore notamment les "lieux défensifs" en matière de "justice de genre, de morale sexuelle, de séparation des pouvoirs" que sont devenus les divers catéchismes écrits par les papes. Le théologien prône la fin de ce "paternalisme" et appelle à regarder l’Église "à travers les yeux" de ceux qui sont en dehors. Et il met en garde : si le chemin synodal Allemagne échoue, "les guerres culturelles dans le catholicisme qui divisent déjà les États-Unis ou l’orthodoxie menacent de s’intensifier".
4"Au Kazakhstan, le Pape est un leader indiscutable", confie une évêque espagnol missionnaire
"Le Pape va recevoir un excellent accueil de la part du gouvernement car ils reconnaissent la grande importance de sa figure en tant que dirigeant", confie Mgr José Luis Mumbiela Sierra, évêque espagnol en mission au Kazakhstan depuis 24 ans. Lui qui avait déjà accueilli le pape Jean Paul II lors de son voyage en 2001 se réjouit de l’arrivée prochaine du pape argentin. Et même si la communauté catholique dans ce pays de 19 millions d’habitants ne représente que 1% de la population, la dimension charismatique du pape François est incontestée. Alors que la guerre fait rage en Ukraine, il estime que ce voyage sera une bénédiction Urbi et Orbi, un message de paix et d’unité adressé au Kazakhstan et au monde. Sur la question délicate des relations avec l’orthodoxie russe, le missionnaire estime que le fait que le patriarche Kirill ne vienne plus ne signifie pas que le dialogue est interrompu.
5Un nouveau livre sur Mère Teresa, écrit par un ami
Jim Towey est l'un des rares chanceux à avoir pu connaître personnellement sainte Thérèse de Calcutta. Avocat ayant également travaillé pour le gouvernement américain et dans le milieu universitaire, Jim Towey a rencontré Mère Teresa pour la première fois il y a 37 ans, alors qu'il était bénévole dans une soupe populaire gérée par les Missionnaires de la Charité, communauté fondée par la sainte. Jugeant à l’époque sa vie à Washington superficielle, Jim Towey s'est rendu en Inde en 1985 pour retrouver la sœur d’origine albanaise. Cette rencontre a changé sa vie. Il a alors décidé de se consacrer davantage au service des catholiques et des plus vulnérables, et est devenu un ami proche et un conseiller de la future sainte. L’homme a décidé de partager l'histoire de cette relation dans un livre publié le 6 septembre et intitulé en anglais "To Love and Be Loved - A Personal Portrait of Mother Teresa". Des années après la mort de la religieuse, cet ami confie qu’il pense encore quotidiennement à elle. "Elle faisait ressortir ce qu'il y avait de meilleur en vous. [...] Elle était tout simplement une personne que vous savez tellement amoureuse de Dieu qu'elle était disponible pour les petites gens comme moi", explique-t-il à Catholic News Service. "J'ai écrit ce livre parce que je voulais que les gens sachent qu'elle n'est pas une sainte en plastique", ajoute Jim Towey, précisant qu'"elle était faite de chair et de sang, de cran et de détermination."