Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
"Oh non, Charlotte n’est pas dans ma classe !", s’exclame Laure en consultant sa liste de classe. Ne plus avoir son copain ou sa copine dans sa classe est un véritable petit "drame" chaque année pour des milliers d’élèves. Et ceux qui se trouvent séparés fulminent souvent auprès des chefs d’établissement.
Pourtant, "une composition des classes est nécessaire pour garantir une bonne discipline en classe et s’assurer qu’elle soit hétérogène, c'est-à-dire qu'il y ait des élèves faibles, moyens et bons", explique Paul, professeur d’Histoire-Géographie dans un collège à Boulogne-Billancourt. Une explication logique mais qui ne réconforte absolument pas Augustin, privé cette année de ses copains. "Il est inconsolable !", s’exclame sa mère, Isabelle. Comme elle, de nombreux parents se trouvent chaque année désemparés face aux larmes de leurs enfants... et celles de leurs amis.
Consoler, écouter, conseiller
Dans une telle situation, la meilleure chose à faire est avant tout d’accueillir les sentiments de son enfant. Avant de se lancer dans la recherche de solutions et de longs discours sur les potentiels bienfaits de cette séparation, il s’agira de mettre de côté ses propres préoccupations, de prendre son enfant dans ses bras s'il pleure et de lui dire qu'on comprend son désarroi. Une fois l’enfant calmé, il convient de discuter avec lui.
"Demandez à votre enfant : On dirait que c’est si important pour toi que ton ami soit à côté ? Qu’est-ce que cela t’apporte dans ta journée ? Ensuite, en fonction de ce qu’il va répondre sur la valeur de cette amitié, posez-lui la question ce qu’il faudrait faire pour que cette amitié se développe encore ?", conseille auprès d'Aleteia Marie Lucas, psychologue clinicienne spécialisée dans les thérapies brèves de l’enfant. "Il est important de faire réfléchir l’enfant sur le sens et la nature des choses : est-ce que la classe est faite pour apprendre ou est-ce un lieu de l’amitié ? Et continuer en disant : Si la classe n’est pas un lieu de l’amitié, peux-tu accepter de n’être pas assis à côté de ton ami ?".
Ne pas oublier de rappeler également qu’il aura beaucoup d’autres moments durant la journée pour voir ses amis. "Il faut le rassurer sur le fait qu’il verra son copain ou sa copine à la récréation ou à la garderie. Et puis, il pourra surtout l’inviter à la maison ou aller ensemble au parc après l'école", explique Marion, professeur des écoles à Villiers-le-Bel (Val d'Oise).
La cantine, un lieu de socialisation
De son côté, Hélène, mère de deux garçons, a trouvé une autre solution : mettre ses fils à la cantine. "Chaque rentrée c’est la même chose, il y en a un des deux en colère parce que privé de ses copains", explique-t-elle. "J’en ai eu assez et décidé de les mettre à la cantine, en quelque sorte un lieu de socialisation. Ils sont ravis !".
Paul a un autre argument de choc pour sécher les larmes des "malheureux" : "En EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) dans de nombreux établissements, il est possible de faire des exposés avec des élèves d’autres classes. C’est l’occasion idéale pour travailler avec son ou sa meilleure amie. Car il est vrai qu’au collège, à un âge où on apprend à accepter la parole de l’autre, il est plus facile d’être avec ses amis pour travailler ensemble".
Avec ces quelques conseils, l’année scolaire devrait bien se passer et le petit bémol de la rentrée vite oublié. Et si la tristesse ne se dissipe pas, un rendez-vous avec le chef de l’établissement peut permettre d'évoquer la situation.