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Un voyage en Ukraine “est sur la table”, confirme le pape François

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Camille Dalmas - publié le 03/04/22
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Lors du vol qui le ramenait de son voyage de Malte à Rome ce dimanche 2 avril, le pape François s’est confié de manière plus personnelle sur la guerre en Ukraine. Il est aussi revenu sur le thème des migrants et de sa santé.

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Lors de la brève conférence de presse de retour de Malte, un journaliste a interrogé le pape François sur la guerre en Ukraine, lui demandant s’il avait eu des contacts avec Vladimir Poutine depuis le début du conflit pour tenter d’infléchir la situation. 

Le Pape a répondu négativement. On lui a alors demandé ce qu’il dirait s’il pouvait lui parler. François, refusant de répondre directement à la question, a interrogé une nouvelle fois le concept de "guerre juste". Selon lui, on retrouve dans la situation actuelle ce qu’il décrit comme le "schéma de la guerre". Une de ses caractéristiques, selon François, serait l’investissement défensif dans l’armement. Ce processus va selon lui l’encontre d’un processus de paix, qui demande d’être pensé et réévalué continuellement. 

Pour le pape François, "soixante-dix ans" après la Seconde Guerre mondiale, l’humanité a oublié l’importance de la paix et les leçons d’Hiroshima et Nagasaki. Il a évoqué "la bonne volonté de ne plus faire d’armes, même d’armes atomiques" de cette époque, et rappelé "l’espérance" portée après 1945 par les Nations unies. "Nous ne sommes plus habitués à penser à un modèle de paix", a-t-il déploré. L’humanité, a-t-il expliqué, est animé par "l’esprit de Caïn" – le meurtre originel de la Bible – et ne parie plus sur la paix comme avait pu le faire Gandhi par le passé. 

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Dans l’avion, il a confié avoir "pleuré" en lisant les noms des jeunes tombés au combat sur les tombes du cimetière militaire de Redipuglia et d’Anzio où il s’était rendu en 2014 et 2017. "Je l’ai vraiment fait. Tu dois pleurer sur les tombes", a-t-il expliqué. Et a déploré que lors des commémorations du débarquement en Normandie, personne n’a parlé des "30.000 jeunes laissés sur les plages", affirmant que pour certains, "la jeunesse n’a pas d’importance". Et de conclure : "Nous n'apprenons pas. Que le Seigneur ait pitié de nous, de nous tous ! Nous sommes tous coupables !"

Le successeur de Pierre a confié que lui et la diplomatie vaticane faisaient "tout ce qui peut être fait" pour mettre un terme au conflit en Ukraine. Par l’envoi d’émissaire, comme le cardinal Krajewski, son aumônier apostolique, qui a déjà convoyé deux ambulances en Ukraine et devrait continuer sa mission sur le pan humanitaire. 

Un voyage pontifical en Ukraine ?

Mais le pape François est prêt à se rendre personnellement en Ukraine si nécessaire. "J’ai dit que c’était sur la table", a-t-il expliqué. "Je ne sais pas si cela pourra se faire, s’il convient de le faire, si ce sera pour le mieux, si cela convient, si je dois le faire", s’est-il interrogé ouvertement, rappelant aussi la possible rencontre avec le patriarche Kirill qu’il a déclaré penser faire "au Moyen Orient". 

Lors de la conférence de presse qui n’a duré que 16 minutes, le Pape est aussi revenu sur son voyage à Malte, abordant notamment la question des migrants. Il a expliqué avoir rencontré un jeune qui avait dû payer quatre fois le passeur. "Ce que l’Europe est en train de faire - de la place - avec tant de générosité aux Ukrainiens qui frappent à la porte, qu’elle le fasse aussi à ceux qui viennent de la Méditerranée", a-t-il exhorté. 

Il a une nouvelle fois comparé les camps de migrants en Libye a des camps de concentrations – parlant de "lagers" – et demandé à l’Europe de venir en aide aux pays du Sud qui prennent en charge la plus grande partie des migrants en vertu du règlement Dublin II. 

Une santé "capricieuse"

Interrogé sur sa santé, François a reconnu qu’elle était "capricieuse" ces derniers temps en raison d’un "problème au genou" qui l’empêche de se déplacer aisément. Lors de son périple à Malte, le Pape n’a ainsi pas descendu les escaliers de l’avion comme à son habitude mais est passé par un élévateur. "Ça s’améliore", a-t-il néanmoins assuré, se montrant prudent sur la possibilité d’une rechute. "Il y a un doute, à cet âge ; on ne sait pas comment finira la partie. Espérons que ça aille bien !", a-t-il conclu.

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