Disposition naturelle à se laisser conduire, diriger, commander, la docilité a pour autre nom un mot plus du tout à la mode : la soumission. Elle est voisine de l’obéissance ou de la souplesse, plus psychologique. La raison de cette vertu est pratique et quotidienne. L’étymologie est docere qui veut dire « conduire » mais au passif, être conduit.
C’est parce qu’on ne connaît pas tout, en certaines choses, qu’il faut se laisser conduire. La docilité provient de l’humilité, de la sagesse, de la prudence. Ou du manque de prudence, quand, comme les esclaves, on obéit aveuglément ou à tort. Ce qui rend cette vertu ambigüe, si elle pousse à laisser faire n’importe quoi. Sa limite doit rester la soumission au Bien en général.
A qui faut-il être docile ? On pense à toute autorité légitime, parents, professeurs, patrons, accompagnateur spirituel et bien sûr à Dieu ou au Saint-Esprit. A quoi faut-il être docile ? A des évènements, à une ligne de conduite, à une règle de vie ou un idéal.
Comment se pratique la docilité ? En usant de zèle, d’assiduité, de constance. Sommes-nous l’homme d’un moment ou dans la durée ? Dans l’amour, on est plus facilement docile à son conjoint ou dans l’amitié à son ami. « Soyez soumis les uns aux autres » (Ep 5, 21). La docilité est réciproque dans un groupe, une communauté. Les chefs eux-mêmes vivent l’obéissance et sont soumis aux besoins de ceux dont ils sont responsables et au final au Bien Commun.
La docilité c’est aussi se laisser faire par Dieu en se mettant dans la main d’un Père qui n’est pas un tyran, Si je ne peux pas tout comprendre dans la vie spirituelle c’est nécessaire d’être docile au Saint-Esprit. La foi entraîne la docilité : « Me voici pour faire ta volonté ! » (Hb 10, 9). Alors le bonheur peut commencer, et la joie d’obéir.
Résolution : Je choisis une chose que je ne maîtrise pas et je décide de m’y abandonner.