Table toute simple sans aucun décor grandiose rappelant des scènes bibliques ou des saints, la crédence sait se faire oublier. Et bien qu'elle n'attire pas l'attention, comme l'autel ou le baptistère, cet humble élément fait pourtant partie intégrante du mobilier liturgique.
C'est sur elle que sont disposés tous les objets nécessaires à la célébration de l’Eucharistie : calices, patènes, ciboires, hosties, vin, eau et burettes. Tous les objets dont le prêtre peut avoir besoin au cours de la liturgie y sont regroupés, ce qui permet d'éviter l'encombrement de l'autel pendant la célébration. On peut ainsi y ajouter des livres, des cierges, des linges liturgiques sans que cette liste soit limitative. Chaque objet est porté à l'autel au moment prévu par les rites.
À l'origine, la crédence n'a pas de sens liturgique particulier. Le terme signifiait croyance ou confiance et désignait la desserte sur laquelle on testait les plats destinés aux convives.
Au moment de la messe, la crédence est recouverte d’une nappe de lin retombant, en principe, jusqu’à terre sur tous les côtés. En dehors de la messe, la nappe est enlevée ou recouverte d'une surnappe. Jusqu'au XVIe siècle, les crédences se présentaient sous forme de niches creusées directement dans le mur d'une église, parfois munies d'une porte. Ce pouvait aussi être une armoire qui servait à cet usage. Il est encore possible de trouver des autels anciens entourés de deux crédences, formant, avec le tabernacle, un ensemble au style cohérent comme dans l'église de Saint-Lunaire en Ile-et-Vilaine.