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La fête de Noël et le prénom Marie seront-ils bientôt placés sur la liste noire des mots à employer en société ? C’est en tout ce que laissait entendre les recommandations d'un guide à l'usage des fonctionnaires de la Commission européenne lancé fin octobre. Si la bronca provoquée par le document a obligé la commissaire maltaise, Helena Dali, à revenir dessus précisant que ses services travaillaient à "une version actualisée", le mal, ou plutôt les mots, sont désormais connus.
Dans un document d'une trentaine de pages, la Commission avait ainsi prévu de proscrire le mot "Noël" ou "vacances de Noël" afin de ne pas offenser celles et ceux qui ne sont pas chrétiens, a révélé le quotidien italien Il Giornale. "Evitez de supposer que tout le monde est chrétiens. Tout le monde ne célèbre pas les fêtes chrétiennes [...] Soyez sensibles au fait que les gens ont différentes traditions religieuses", soulignait ainsi le document. Et d'étayer cette recommandation d'un exemple : il faudrait ainsi éviter de dire "La période de Noël peut être stressante" et remplacer cette phrase par "La période des vacances peut être stressante" en ajoutant, à la fin, "pour ceux qui célèbrent Noël, Hanukkah."
De la même manière la Commission européenne recommandait de ne pas utiliser des prénoms "typiques". "Dans les histoires, ne choisissez pas de prénoms typiques d’une religion", précisait le document. Une recommandation suivi d’un exemple : "au lieu de parler de "Maria et John", parlez plutôt de "Malika et Julio"". D’autres expressions telles que "Mesdames et Messieurs" devaient être proscrites en ouverture des réunions au profit d’un plus neutre "Chers collègues". Concernant les relations familiales, les employés de la Commission étaient priés de ne plus utiliser les mots "épouse, mari, mère et père" et de leur préférer "conjoint, partenaire, parents."
Ces révélations ont suscité une vive réaction du côté du Vatican. Le secrétaire d’État du Saint-Siège a signifié sa désapprobation dans une courte vidéo. Allons-nous "annuler la dimension chrétienne de notre Europe" ?, s’est inquiété le cardinal Pietro Parolin, numéro 2 du Vatican. Reconnaissant d’abord que le "souci d’effacer toute discrimination est juste", il a déploré la méthode employée par la Commission européenne pour y parvenir. Pour lui, cette tendance qui détruit la différence et les racines signifie au final "détruire la personne".
"Noël", "Marie", "Jean" ou encore "Mesdames et Messieurs" ont donc encore droit de cité. Mais pour combien de temps ?, s’inquiètent de nombreux observateurs. Car malgré la promesse de la commissaire de reprendre sa copie, la tendance est belle et bien lancée. "Les individus sont des êtres complexes avec des caractéristiques et des identités multiples", pouvait-on lire en préambule du texte. "Il est donc important d'en tenir compte dans notre communication pour s'assurer que personne n'est laissé pour compte." Car si le document est en train d'être repris, la logique - ou l'idéologie - sous-tendue semble bien partie pour durer.
"Si les mots perdent leur valeur et leur significations propres, toute discussion devient un dialogue de sourds. En respectant les mots, nous respectons les hommes", rappelait sur Aleteia le père Jean-François Thomas, ancien professeur de philosophie et de théologie. "Blesser les mots et la parole, les manipuler pour son propre intérêt, entretenir l’ambiguïté par le flou ou une langue de bois endort l’intelligence et saigne à blanc la foi. Si les mots perdent leur valeur et leur significations propres, tout devient semblable et relatif."