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Noël : le Dieu du ciel et de la terre a fait irruption dans le cours de l’histoire humaine. Il y aura un avant et un après. Avant Jésus-Christ et après Jésus-Christ, centre et sommet de l’Histoire. Et même si les récents manuels scolaires s’ingénient à remplacer « av. J-C » par « avant notre ère », l’humanité entière s’incline devant cette évidence : nous sommes en 2020, parce qu’un bébé pas comme les autres, un enfant nommé Jésus est venu ouvrir une brèche entre la terre et le ciel.
Il se fait connaissable
Nous adorons un Dieu qui, pour nous rejoindre, a pris notre humanité, a accepté la vulnérabilité et la fragilité d’un bébé. Dieu s’est mis volontairement en situation de dépendance : la dépendance de celui qui doit attendre que son lait et son bain lui soit donnés, attendre que ses couches soient changées, attendre que soit terminée l’heure de la sieste et qu’arrive l’heure du goûter, attendre et apprendre. Ce Dieu aura connu toutes nos limites, et pas les plus glorieuses : il n’y a pas un gramme de notre chair humaine qu’il ne sera venu connaître et sauver.
Depuis ce jour nous connaissons enfin ce que puissance et grandeur de Dieu signifient vraiment : il peut à la fois être vrai Dieu et vrai Homme. Depuis ce jour, Dieu n’est plus une idée, un être vague et illimité : Dieu est connaissable, il a eu un physique, une tête, des bras et des jambes, certains l’ont même rencontré en chair et en os. Et Dieu n’est pas davantage un concept bien construit, taillé aux dimensions de l’intelligence humaine : il dépasse tout ce qu’on aurait pu imaginer, c’est une personne.
Reconnaissons également que notre humanité prend un autre relief : notre humanité est blessée au point que Dieu est venu en personne prendre les choses en main, mais notre humanité est belle au point que Dieu n’a pas dédaigné devenir l’un de nous. Révélation bouleversante : être un homme, c’est être comme Dieu ! Depuis ce jour nous devinons que l’homme passe infiniment l’homme comme le disait Pascal.
Nous croyons que notre humanité déborde largement toutes les idées que nous nous en faisons, discours sociologiques ou scientifiques à l’appui. L’humain dépasse indéfiniment les systèmes philosophiques ou politiques que nous bâtissons pour l’expliquer, il les dépasse à la façon dont l’horizon ne cesse de déborder au-delà des villages, collines, ou points d’intérêt qu’un paysage peut offrir à notre vue. Et depuis ce jour aussi, nous savons que nous déployons toute notre humanité lorsque nous nous rendons sensibles à la pauvreté, à la vulnérabilité, à la fragilité de ceux qui croisent notre chemin : à ces moments nous sommes véritablement « humains ».
Mystère sidérant où l’humain et le divin se rejoignent pour toujours
Mystère sidérant où l’humain et le divin se rejoignent pour toujours : être humain consiste à rejoindre au plus profond de nous-même notre ressemblance avec le divin, être humain, c’est goûter au fond de notre âme l’amour infini que Dieu nous porte, et qui nous mène à sortir de nos remparts pour aller vers ceux qui sont aussi petits, dépourvus, nus que cet enfant dans la crèche. Que nous soyons comme Lui : voilà ce que Dieu veut pour nous. Dieu ? C’est quelqu’un !