Fêtée le 9 mars dans l'Église catholique, sainte Françoise Romaine souhaitait devenir religieuse, et pourtant elle a été mariée contre son gré à l'âge de 13 ans. Et même si elle était toute entière donnée à Dieu au fond d'elle-même, cela ne l'empêchait pas d'être au service de sa famille. C'est d'ailleurs pour son dévouement de mère et d’épouse qu’elle est connue. "Dieu ne l'avait pas choisie afin qu'elle devint sainte pour elle-même seulement, mais pour qu'elle fît servir les dons que Dieu lui avait accordés au salut spirituel et corporel de son prochain. Il lui suffisait de peu de mots pour réconforter les cœurs attristés et souffrants, apaiser les inquiets, calmer les emportés, réconcilier les ennemis, éteindre les haines invétérées et les rancunes", disait d'elle l'un de ses contemporains.
La sainteté n'est pas une projection
Cette parole montre que la sainteté est au rendez-vous dans les petits événements de la vie quotidienne tels qu'une parole réconfortante, un geste de tendresse, un sourire d'encouragement. Quand son mariage a été arrangé, la jeune Françoise était inconsolable. Or, c'est bien par cette union qu’elle a pu aimer et éduquer ses enfants, servir les malades et les prisonniers... bref, être en lien avec Dieu de façon incarnée. On peut avoir tendance à projeter une sainteté idéale : "Si je gagnais un meilleur salaire, si je n'avais pas cet ennui de santé, si mon conjoint était plus compréhensif, alors je pourrais y songer". Or, c'est tout le contraire : loin d'être une projection, une idole ou un rêve inaccessible, la sainteté attend chacun là où il est, jour après jour. Dieu nous demande simplement d'exercer nos talents et de les mettre au service de nos contemporains.