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Lorsqu’un prêtre opte pour la prière eucharistique n°1 (également appelée Canon romain), il cite un certain nombre de saints avant et après la consécration. C’est d’ailleurs ce qui permet de la distinguer facilement des autres. Très ancienne, cette prière eucharistique fait notamment place aux martyrs de l’époque romaine. Sept femmes y sont mentionnées. Nous entendons souvent leurs noms à la messe, certains peuvent même réciter cette liste par cœur, mais nous ne savons pas toujours qui elles sont. Voici donc un bref portrait de chacune d’elles, pour apprendre à mieux connaitre ces saintes qui nous sont à la fois familières et peu connues.
Saintes Félicité et Perpétue
Issue d’une riche famille de Carthage, Perpétue faisait partie du même groupe de catéchumènes que Félicité, une jeune esclave. L'empereur Septime Sévère ayant interdit le christianisme, elles furent arrêtées et mises en prison. Félicité était alors enceinte et Perpétue, jeune mariée, allaitait son enfant. Le père de Perpétue tenta de la faire renoncer à sa foi chrétienne au nom de l'amour maternel, en vain. Quant à Félicité, elle accoucha d’une petite fille en prison, qui fut adoptée par une chrétienne de la ville. Comme leurs compagnons catéchumènes, Perpétue et Félicité furent livrées aux bêtes du cirque, enveloppées dans un filet, et livrées à une vache furieuse. Les spectateurs furent pris de pitié pour ces deux jeunes mères, qui finirent tout de même égorgées. Selon les récits de leur martyre, des témoins rapportèrent que "leur visage était rayonnant et d'une grande beauté. Il était marqué non de peur mais de joie." Le culte des deux jeunes femmes connut très vite une grande popularité : leur jeunesse, leur situation de mère de famille, leur courage, le fait qu'elles soient des catéchumènes les font figurer en tête des martyrs mentionnés dans la première prière eucharistique.
Sainte Agathe de Sicile
Née au IIIe siècle à Catane en Sicile dans une famille noble, la légende veut qu’Agathe fût d'une très grande beauté. Fervente chrétienne, elle avait décidé de consacrer sa virginité à Dieu. Or Quintien, le proconsul de Sicile, souhaitait par-dessus tout l'épouser, pensant qu'il pourrait ainsi gagner en respect mais aussi jouir de la beauté et de la fortune d'une telle épouse. Agathe ayant refusé ses avances, Quintien la fit jeter en prison et la fit torturer. Selon la légende, on lui arracha les seins à l'aide de tenailles mais l'apôtre Pierre lui apparut en prison et la guérit de ses blessures. D'autres tortures finirent par lui faire perdre la vie et son décès fut accompagné d'un tremblement de terre qui ébranla toute la ville. Un an après sa mort, l'Etna entra en éruption, déversant un flot de lave en direction de Catane. Les habitants s'emparèrent alors du voile qui recouvrait la sépulture d'Agathe et le placèrent devant le feu qui s'arrêta aussitôt, épargnant ainsi la ville. Depuis, on invoque son nom pour se protéger des tremblements de terre, des éruptions volcaniques ou des incendies.
Sainte Lucie
Originaire elle aussi de Sicile, sainte Lucie vécut à Syracuse au IIIe siècle. Elle fit secrètement le vœu d’une virginité perpétuelle dès l’enfance. Le jour où elle en informa sa mère, celle-ci lui annonça qu’elle l’avait déjà promise à un jeune homme. Quand il apprit que sa fiancée voulait rester vierge et qu’elle donnait aux pauvres toutes les richesses qu’il convoitait, celui-ci entra dans une violente colère et alla la dénoncer comme chrétienne au consul. Soumise à divers sévices et tortures pour lui faire renoncer à sa virginité, Lucie résista à de nombreux supplices avant de mourir en martyre. La légende veut qu’elle ait eu les yeux arrachés (avant que la Vierge ne lui en donne de plus beaux) et la gorge tranchée. Son nom étant dérivé du latin lux (lumière), son culte est associé depuis toujours à celui de la lumière. Elle est fêtée au cœur de l’hiver, le 13 décembre, et son culte est notamment très répandu dans les pays scandinaves, plus particulièrement en Suède. Elle est la sainte patronne des ophtalmologues et des électriciens et est invoquée en cas de maux de gorge ou de problèmes aux yeux.
Sainte Agnès de Rome
Agnès vécut à Rome au IIIe siècle. À l'âge de douze ans, elle rejeta les avances du fils du préfet qui était épris d’elle, lui déclarant qu'elle était déjà fiancée à quelqu'un de bien plus noble que lui. Lorsque le père du jeune homme apprit la raison du refus, il convoqua Agnès qui lui déclara qu'elle était chrétienne et promise à Jésus. Refusant d’abjurer sa foi, Agnès fut elle aussi soumise à différentes tortures auxquelles elle résista avant de mourir égorgée. Saint Ambroise de Milan, qui rapporta son martyre, dit d'elle "qu'elle sut donner au Christ un double témoignage : celui de sa chasteté et celui de sa foi." (De virginitate. II. 5 à 9) Son nom vient du grec αγνος qui signifie chaste. Une autre interprétation veut que son nom signifie "agneau" : c’est pourquoi elle est souvent représentée avec un agneau à ses pieds ou dans les bras.
Sainte Cécile
Tout comme Agathe, Lucie et Agnès, Cécile naquit dans une famille noble et décida de se consacrer à Dieu en gardant sa virginité. Contrainte d’épouser un païen du nom de Valérien, elle lui demanda de respecter son vœu de chasteté et de se convertir. Tous deux vécurent alors chastement en effectuant de bonnes œuvres. Valérien mourut exécuté pour avoir donné une sépulture aux martyrs chrétiens. Peu après, Cécile fut condamnée à être décapitée. Selon la tradition, elle aurait entendu une musique venue du ciel en allant au martyre, et se serait mise à chanter en attendant les coups de hache. C’est pourquoi elle est devenue la sainte patronne des musiciens et des luthiers.
Sainte Anastasie
Issue de l’une des plus grandes familles de Rome, Anastasie fut elle aussi mariée contre son gré. Refusant de se soumettre au devoir conjugal, elle fut tenue enfermée par son mari qui, la privant de presque toute nourriture, espéra ainsi la faire mourir et profiter de son importante dot. Mais il mourut le premier, et Anastasie put se consacrer aux plus pauvres et aux chrétiens persécutés. Exécutée sous le règne de l’empereur Dioclétien, elle est fêtée le 25 décembre. Sa mémoire est citée à la messe de l’aurore le matin de Noël.