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Savez-vous savourer les joies simples du quotidien ?

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Edifa - publié le 11/04/21 - mis à jour le 20/03/23
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Même la journée la plus noire a sa frange d'or. Il faut juste apprendre à y être attentif.

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La vie est parfois rude. Elle peut même être si difficile que c'en est presque insoutenable. Partout dans le monde, des hommes et des femmes se lèvent le matin sans savoir où trouver le courage d'affronter la journée qui les attend, soit parce qu'ils souffrent de dépression, soit parce qu'ils doivent assumer un lourd handicap, une maladie grave, d'écrasantes difficultés matérielles, des conflits familiaux (sans parler des pays où des milliers de personnes subissent guerres, famines ou persécutions). Et même lorsqu'on n'est pas accablé de souffrance, chacun doit porter sa part de soucis, de déceptions et de chagrins. Nul n'y échappe.

Le malheur fait plus facilement recette que le bonheur. Les catastrophes sont à la une des journaux, tandis que des milliers de belles histoires passent inaperçues. Plus les nouvelles sont tristes, plus vite elles se répandent, avec force détails tragiques. On pourrait en donner de nombreux exemples, à commencer par les divorces qui alimentent bien davantage les conversations que les mariages heureux. Cela vient parfois d'un voyeurisme malsain qui semble se complaire dans le malheur d'autrui, mais aussi d'un juste désir de compatir à la souffrance des autres, de ne pas rester enfermé dans sa petite bulle égoïste. Quoi qu'il en soit, on risque de ne plus voir que les ombres de la vie, aux dépens de la lumière. Pourtant, même la journée la plus noire a sa frange d'or. Encore faut-il y être attentif.

Accueillir les joies de chaque jour, c'est faire preuve de réalisme

Trop souvent, nous passons à côté des joies qui nous sont offertes, soit parce qu'elles ne correspondent pas à ce que nous attendions, à ce que nous imaginions ; soit parce qu'elles nous semblent dérisoires ; soit, au contraire, parce qu'elles nous font peur, comme si elles étaient trop belles pour être vraies. Soit, enfin, parce que nous sommes empêtrés dans des regrets et des remords stériles ou rongés par l'inquiétude, ce qui nous empêche d'être attentifs à ce qui nous est offert ici et maintenant. Le Malin cherche toujours à nous détourner de la joie, parce qu'elle est un avant-goût du Royaume de Dieu.

Accueillir les joies de chaque jour, ce n'est pas faire preuve d'optimisme, mais d'Espérance.

La joie n'est pas le propre des optimistes, de ceux qui portent des lunettes roses pour embellir la grisaille du quotidien, des doux rêveurs qui évacuent de leur champ de vision ce qui va mal. Optimisme, pessimisme, là n'est pas la question. Accueillir les joies de chaque jour, c'est tout simplement faire preuve de réalisme. C'est voir la vie telle qu'elle est, discerner le bon grain au milieu de l'ivraie et la lumière qui brille au milieu des ténèbres. C'est, plus profondément, voir la vie dans sa dimension d'éternité. Ce n'est pas faire preuve d'optimisme, mais d'Espérance. Jésus a vaincu le mal : les joies sont les signes de cette victoire qui, déjà, nous est acquise.

Comment être attentifs aux joies qui nous sont offertes ?

Tout d'abord, il faut rendre grâce au Seigneur. Quand nous commençons à remercier Dieu - pas de manière vague, mais pour quelque chose de concret, de précis -, c'est comme si nous dévidions un écheveau de louange. Chaque merci en appelle un autre : merci pour le sourire de cet ami croisé dans la rue, pour le colis attendu depuis longtemps, le paysage paisible traversé en voiture, la gentillesse des voisins, le moment de paix goûté en passant par l'église, etc. Souvent, les petites joies en réveillent de plus grandes, de ces merveilles auxquelles nous sommes habitués et dont nous profitons comme des enfants gâtés : la vie qui nous a été donnée, notre corps avec ses possibilités extraordinaires, notre intelligence et tous nos dons, le baptême, la grâce de Dieu... et Dieu Lui-même.

La joie s'accueille avec un cœur d'enfant. Elle fait partie de ces trésors "cachés aux sages et aux savants et révélés aux tout-petits" (Mt 11, 25). Les petits, ces pauvres de cœur dont parle Jésus, ne méprisent pas les petites joies, ni celles qui ne correspondent pas à leurs projets. Comme ils savent que, de toute façon, ils ne méritent rien, ils ne s'étonnent ni ne s'effraient d'être comblés de joie. Ils font confiance, tout simplement, et ne gâchent pas les joies d'aujourd'hui avec les regrets d'hier et les soucis de demain. Plus encore, ils se réjouissent des joies d'autrui, sans l'ombre d'une jalousie. Heureux sont-ils, ces pauvres de cour, car la joie du Royaume est à eux. Dès maintenant.

Christine Ponsard

Les plus belles citations des grands saints sur la joie :

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