Les députés devaient initialement boucler les débats sur le projet de loi sur la fin de vie en deux semaines. Mais au vu de l’ampleur et la profondeur des sujets abordés, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale a décidé le 3 juin de prolonger d’une semaine les débats. Examiné en séance publique depuis le 27 mai, le texte a d’ores et déjà suscité de vifs débats dès la première partie consacrée aux soins palliatifs.
Il aura fallu une semaine aux députés pour en venir à bout avant d’aborder, à partir du 3 juin l’épineuse deuxième partie consacrée à l’aide à mourir. Et les premiers échanges donnent le ton. Dès les premières heures, les débats et invectives se sont multipliés sur la définition de l’acte et la précision des termes employés. Dans sa version actuelle, l’"aide à mourir" prévoit que la personne atteinte d'une "affection grave et incurable en phase avancée ou terminale", après décision médicale, s'auto-administre la substance létale "ou, lorsqu'elle n'est pas en mesure physiquement d'y procéder, se la fasse administrer par un médecin, un infirmier" ou une personne majeure désignée. "Vraiment je ne comprends plus rien. L’aide à mourir, ça ne veut rien dire. Tous les soignants aident à mourir sans provoquer la mort". "Dites les mots, qu’on ait un débat enfin éclairé !", a tancé Philippe Juvin (LR). "Ça ne parle pas si clairement que cela aux Français", a jugé Annie Vidal (Renaissance). Malgré un débat vif, les amendements visant à substituer au terme "aide à mourir" les termes d'euthanasie et suicide assisté ont été rejetés.
Vote solennel le 18 juin
Pour mémoire, quelque 3.300 amendements ont été déposés. Les députés ont donc désormais jusqu’au 14 juin, soit une semaine supplémentaire, pour débattre avant le vote solennel sur l’ensemble du projet de loi prévu le 18 juin.