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Dans Fide Incensus, publié le 18 mai 2024, texte en latin et traduit en anglais et en italien, le pape François répond à une sollicitation formulée il y a quelques mois par une délégation de religieuses du Saint-Esprit reçues en audience privée, à qui il avait oralement promis d’autoriser ce culte. C’est désormais chose faite avec ce Motu proprio dans lequel le pape détaille le parcours de Guy de Montpellier, dont il salue « la foi profonde ».
Né dans la seconde moitié du XIIe siècle dans une famille de la bourgeoisie montpelliéraine, Guy de Montpellier fonda une maison-hôpital à destination des plus pauvres, « confiant cette œuvre de miséricorde à l’Esprit Saint », rappelle le pontife argentin. Guy a ensuite formé une communauté, « dont les membres étaient des hommes et des femmes, des laïcs et des ecclésiastiques », se faisant notamment connaître de Lotario dei Segni, le futur pape Innocent III (1198-1216), qui appuiera le développement de cette communauté à travers l’un des premiers actes de son pontificat, la bulle Hiis precipue du 22 avril 1198, dans laquelle il demande à tous les évêques de soutenir ses initiatives.
Historiquement appuyée par la papauté
Le lendemain, « l’hôpital de Montpellier passa sous la juridiction directe du Saint-Siège et le Souverain pontife conferma la règle monastique préparée par Guy pour sa communauté », rappelle le pape François. Ce soutien pontifical encouragea un développement rapide de ses œuvres, avec la création de dix autres maisons dans le sud de la France et deux à Rome.
Tout près du Vatican lui fut notamment confié le soin de la paroisse Sancta Maria in Saxia et de la domus hospitalis attenante : il s’agit aujourd’hui de la paroisse Santo Spirito in Sassia, devenue ces dernières années un haut lieu de la dévotion à la Divine Miséricorde selon la spiritualité de sainte Faustine Kowalska, et de l’hôpital du Santo Spirito, toujours placé sous la juridiction du Saint-Siège. Ce lieu devint la maison généralice de l’ordre du Saint-Esprit avec la bulle Inter opera pietatis de 1204.
Les premières années du développement de la communauté furent notamment consacrées à la prise en charge des enfants abandonnés et des mères seules. Le décès de Guy de Montpellier donna au pape Innocent III l’occasion de publier une nouvelle bulle, Defuncto Romae, dans lequel il rappela l’importance des œuvres de miséricorde accomplies par le défunt et la nécessité de les poursuivre après sa mort.
Mise en valeur d’un héritage spirituel
Sa mémoire a été cultivée par sa famille spirituelle, mais la figure de Guy de Montpellier, qui n’avait pas été béatifié, est peu connue au-delà, y compris en France. Le pape François remédie à ce relatif oubli avec ce Motu proprio qui rappelle que son œuvre porte encore aujourd’hui de « nombreux et bons fruits, grace aux communautés religieuses qui aident infatigablement les pauvres ».
« L’exemple de Guy de Montpellier, un homme absolument unique dans son humble vie spirituelle, dans l’obéissance et dans le service des pauvres, nous a toujours attiré et inspiré », explique le pape François, considérant que le moment est venu de le présenter « d’une façon spéciale à l’Eglise de Dieu » et lui concédant « un signe spécial de grâce ». « Avec notre autorité apostolique, nous inscrivons Guy de Montpellier dans le catalogue des bienheureux », annonce donc le pape François, situant sa mémoire liturgique au 7 février. Cette date sera une mémoire « obligatoire pour les ordres, les congrégations et les Instituts de Santo Spirito in Sassia ainsi que pour les instituts qui s’inspirent du charisme de Guy », précise le pontife.
Ce type de Motu proprio indiquant une béatification équipollente est un procédé rare. Le pape François a toutefois procédé à plusieurs canonisations équipollentes durant son pontificat. Le 17 décembre 2013, il avait ainsi inscrit dans le calendrier des saints l’un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola, le Savoyard Pierre Favre.