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La Pologne a accueilli ce samedi 8 juin 2019 un nouveau bienheureux, Michal Giedroyc, un moine du XVe siècle. Une béatification très rare car le Polonais n’a pas réalisé de miracle. Le pape François a déjà eu recours à ce type de béatification quatre fois. Découvrez pourquoi.
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La Pologne a accueilli ce samedi à Cracovie (au sud du pays) la béatification de Michal Gedroyc, moine polonais d’origine lituanienne qui a vécu au XVe siècle. La cérémonie a été présidée par le cardinal Angelo Becciù, préfet de la Congrégation pour les Causes des saints. Mais en réalité, Michal Giedroyc était déjà reconnu “bienheureux” depuis le décret promulgué par le pape François, le 7 novembre 2018, qui reconnaissait ainsi les vertus héroïques du moine et confirmait le culte qui lui était rendu depuis un “temps immémorable”. Cette voie de béatification, très rare, qui ne repose pas sur un miracle, porte un adjectif imprononçable : “équipollente”.
Mais qu’est-ce qu’une béatification équipollente ?
Il s’agit d’un cas rare dans l’histoire de l’Église parce qu’elle est établie sans la reconnaissance préalable d’un miracle. Elle se justifie lorsque les béatifiés sont très réputés et bénéficient d’un culte local très ancien. Cette procédure date du XVIIIe siècle et a été codifiée par le pape Benoît XIV dans son œuvre De Servorum Dei beatificazione et de Beatorum canonizatione. Jusqu’à présent, le pape François y a eu recours quatre fois. En 2013 pour Angèle de Foligno, puis en 2014 pour José de Anchieta, François de Laval et Marie de l’Incarnation.
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Le nouveau béatifié grâce à cette voie, Michal Giedroyc, est né au sein d’une famille princière en 1420. De santé très fragile avec un lourd handicap, Michal déserte les réceptions mondaines, dès son adolescence pour s’occuper des pauvres et des malades. En 1460, il fait son entrée dans l’Ordre de Saint-Augustin à Cracovie. Malgré ses connaissances théologiques et ses grandes qualités de prédicateur, il refuse d’être ordonné prêtre, ne voulant pas que son handicap pèse sur les autres. Surtout, il se sent indigne du sacerdoce. Il choisit donc d’être le modeste sacristain de l’église de Saint-Marc à Cracovie où reposent ses reliques. Être au service avec humilité, amour et sacrifice auprès des prêtres et des fidèles, pauvres et malades, reste au cœur de sa vocation. Épuisé par un mode de vie austère, il meurt en 1485 alors qu’il priait à genoux entouré de ses frères de communauté. Au fur et à mesure, sa réputation de sainteté grandit et de nombreux fidèles se rendent dès lors sur sa tombe, faisant état d’incalculables grâces et de guérisons obtenues par son intercession. Une raison incontestable pour le pape François de béatifier Michal Giedroyc par cette voie rare de “béatification équipollente”.
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