Que connaissons-nous du roi Joas du royaume du nord ? L’Ancien Testament et plus précisément le deuxième Livre des Rois nous rapporte que son père, le roi Joachaz, avait fait ce qui était mal aux yeux du Seigneur en perpétuant la division d’Israël en deux royaumes, celui du nord et du sud, avec de nombreuses luttes fratricides. De plus, ce monarque avait également été conciliant avec le paganisme dans son royaume, un mal récurrent dont nous avons vu combien il s’opposait au culte du Dieu unique. Succédant à son père, le jeune roi Joas allait-il s’écarter de ces maux décidément endémiques ?
Entre paganisme et foi
La Bible offre une réponse sans équivoque quant à la conduite de Joas : « Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur ; il ne s’écarta d’aucun des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël ; il persista dans cette conduite ». (2 Rs 13,11) Nous le voyons, le roi du nord suivit visiblement les conduites répréhensibles aux yeux du Dieu tant de son père, le roi Joachaz, que du fondateur du royaume du nord, premier roi d’Israël, Jéroboam…
Si les rites des anciennes croyances païennes peinent à disparaître du royaume, le roi se rendit cependant au chevet du vieux prophète Élisée mourant. Voyant son affliction, ce dernier lui intima de prendre un arc et des flèches afin de simuler une bataille contre ses ennemis. Si l’oracle ne le donne pas totalement vainqueur, Joas sera cependant soutenu par Dieu dans son combat contre les ennemis d’Israël, notamment les terribles Araméens menés par le roi Ben-Hadad III : « Alors Joas, fils de Joakaz, reprit des mains de Ben-Hadad, fils de Hazaël, les villes que Hazaël avait enlevées par les armes des mains de Joakaz, son père. Joas frappa Ben-Hadad trois fois et recouvra les villes d’Israël » (2 Rs 13,25).
Une victoire sur Juda
Joas profitera également de ses victoires pour s’opposer au royaume rival de Juda au sud alors dirigé par le roi Amasias, lui-même renforcé dans son pouvoir par une récente victoire sur les Edomites. Le Livre des Rois nous précise qu’Amasias lui lança un défi, ce à quoi Joas répondit par une métaphore guère favorable au monarque du sud : « Le chardon du Liban envoya dire au cèdre du Liban : “Donne ta fille pour femme à mon fils”. Mais une bête sauvage du Liban est passée, elle a piétiné le chardon » (2 Rs 14,9). Il n’en fallut pas plus pour que les deux rois s’opposent par les armes, une lutte qui allait tourner en faveur de Joas qui non seulement vaincra son rival, mais s’emparera de Jérusalem : « Il fit au rempart de Jérusalem une brèche de quatre cents coudées, depuis la porte d’Éphraïm jusqu’à la porte de l’Angle. Il prit tout l’or et tout l’argent, tous les objets qui se trouvaient dans la maison du Seigneur et dans les trésors de la maison du roi, ainsi que des otages. Puis il retourna à Samarie »... (2 Rs 14,13-14).
Après ces faits d’armes victorieux, le règne de Joas au nord semble avoir été plus calme jusqu’à ce qu’il soit enterré à Samarie et que son fils Jéroboam II ne lui succède…