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Si Saül est bien le premier roi d’Israël, comment s’organisait, cependant, le pouvoir avant lui ? Comment comprendre cette accession à la royauté ? Ce sont les Juges et le pouvoir sacerdotal qui s’imposaient jusqu’alors aux différentes tribus d’Israël. Ce système trouva, cependant, son terme avec les fils du prophète et Juge Samuel, des fils qui étaient corrompus et faisaient tout ce qui était mal aux yeux du Seigneur, ce qui provoquera la colère divine. Aussi, la demande d’un changement pour une royauté à l’instar des nombreux autres peuples de la Bible ayant déjà un roi n’est pas surprenante et s’explique par cette fragilité du pouvoir, une fragilité accentuée par les nombreux ennemis menaçant Israël.
Le premier roi d’Israël
C’est, en effet, à la demande du peuple face au danger des Philistins, leur ennemi juré, qu’il fut demandé à Samuel de leur donner un roi : "Tous les anciens d’Israël se réunirent et vinrent trouver Samuel à Rama. Ils lui dirent : "Tu es devenu vieux, et tes fils ne marchent pas sur tes traces. Maintenant donc, établis, pour nous gouverner, un roi comme en ont toutes les nations." (1 Sm 8,4-5) Cette demande allait se porter sur Saül, fils du Benjaminite Qich, un notable de Guibéa. De haute taille et d’une beauté inégalée, Saül n’avait pourtant pas vocation à diriger le peuple d’Israël. Malgré les avertissements de Dieu rapportés par le prophète et Juge Samuel sur les risques d’instaurer un seul homme au pouvoir, le peuple fit la sourde oreille et exigea son investiture. "Alors, Samuel prit la fiole d’huile et la répandit sur la tête de Saül ; puis il l’embrassa et lui dit : N’est-ce pas le Seigneur qui te donne l’onction comme chef sur son héritage ?" (1 Sm 10,1) C’est ainsi par l’onction que Saül sera proclamé roi, premier roi d’Israël, signe que le Seigneur était à la source même de son pouvoir.
Heurs et malheur de Saül
La vie de ce premier roi fut ponctuée de victoires éclatantes contre ses ennemis, notamment les terribles Philistins lors de la bataille de Mikmas mais aussi contre Moab, Edom, Araméens, Amalek, etc. C’est ainsi en roi guerrier que Saül s’imposa et bâtit sa réputation, même si progressivement la tristesse et la jalousie envahiront son âme. Le point culminant de son règne aura lieu lors de sa rencontre avec le jeune David, lui-même appelé à lui succéder. Saül était, en effet, connu pour souffrir de graves migraines et seule une douce musique pouvait calmer son esprit. Aussi fit-il mander David connu pour être un joueur de cithare averti : " Ainsi, lorsque l’Esprit de Dieu venait sur Saül, David prenait la cithare et en jouait. Alors Saül se calmait et se trouvait bien : l’esprit mauvais s’écartait de lui".
Une grande amitié allait dès lors unir les deux hommes jusqu’à ce que le succès et la notoriété de David vainquant le géant philistin Goliath ne fasse de l’ombre au roi. Ce dernier nourrit alors une jalousie grandissante à l’égard de David. Alors le Seigneur confia à Samuel : "Je me repens d’avoir fait régner Saül comme roi car il s’est détourné de moi et n’a pas accompli mes paroles. "(1 Sm 15,11). Cette folie de Saül le poussera même à chercher à éliminer son rival et ami, David. Mais, cette folie sonnera le glas de son règne et Saül sera marqué par la disgrâce divine et les échecs militaires. Le premier roi d’Israël se donnera la mort lors d’une bataille perdue contre les Philistins, laissant ainsi la place libre pour David…
La destinée de Saül
Mis à part les larmes et la douleur qui envahirent David à l’annonce de la mort de Saül, aucun éloge dans la Bible ne vint redorer la postérité du premier roi d’Israël. Les artistes se chargeront cependant de perpétuer malgré tout sa mémoire tel Rembrandt qui évoquera de manière émouvante l’intimité qui avait réuni le roi souffrant et le jeune David par la musique apaisant ses douleurs. L’œuvre est l’occasion de déployer pour le grand artiste néerlandais du XVIIe siècle son art éprouvé dans le rendu de la richesse des soieries et autres drapés somptueux. La musique rendra également hommage au premier roi d’Israël, notamment Haendel et son bel oratorio "Saül" rappelant l’ambiguïté des rapports du roi à l’égard de son ami David dont il était pourtant jaloux.