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La communion des saints, rempart contre la contagion du mal

SAINTS
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Jeanne Larghero - published on 27/10/23
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En priant ou en faisant le bien autour de nous, nous dressons un rempart contre la contagion du mal. La philosophe Jeanne Larghero explique la communion des saints qui élève le monde.

À nos portes ou loin de chez nous, des mains humaines frappent, tuent, sèment la terreur. Nous nous sentons souvent impuissants face à la violence qui s’abat sur des innocents. Nous avons le sentiment que, de là où nous sommes, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Mais ce n’est pas le cas. Un lien invisible relie entre elles toutes les âmes, chacun de nous est relié à l’ensemble de l’humanité par une sorte de solidarité mystérieuse, en sorte que tout ce que nous faisons retentit sur les autres. 

La lumière de la prière

Lorsque le printemps arrive, c’est feuille par feuille qu’un arbre tout entier reverdit ; de la même manière, à chaque fois que nous décidons de faire entrer un peu de lumière dans notre cœur, cette lumière se propage, et vient éclairer le cœur de quelqu’un que nous ne connaissons pas, près de nous ou loin de nous, mort ou vivant, et qui en a besoin. 

Un geste de paix fait jaillir dans le cœur de quelqu’un dont nous ignorons sûrement l’existence l’étincelle qui lui manquait pour oser une réconciliation, un pardon.

Quelle est cette lumière que nous pouvons amener en nous ? C’est celle de la prière. À chaque fois que l’on prie, c’est-à-dire que l’on appelle en nous la présence de Dieu, le matin avant de commencer sa journée, ou le soir avant de s’endormir, à chaque fois que l’on invoque le nom de Jésus et qu’un peu de sa paix vient calmer nos tumultes intérieurs, que se passe-t-il ? Quelqu’un d’autre reçoit aussi pour lui cette paix, ce calme, quelqu’un qui en ce moment même en a besoin. "Tout homme qui s’élève, élève le monde", affirmait saint Irénée

Cette solidarité dans le bien

C’est vrai dans notre prière, c’est vrai dans chacune de nos actions. Un geste de paix que nous arrivons à poser à un moment de la journée où l’on aurait bien aimé envoyer promener le collègue, l’enfant, le voisin, n’est jamais un geste isolé, une goutte d’eau dans un océan indifférent. Ce geste-là fait jaillir dans le cœur de quelqu’un dont nous ignorons sûrement l’existence l’étincelle qui lui manquait pour oser une réconciliation, un pardon. Il en est de même pour nos efforts de fidélité : ils profitent bien au-delà de nous-même, qui parfois n’en voyons même plus le bénéfice.

Ce mystère insondable mais bien réel est ce que les chrétiens appellent la communion des saints, fêtée tout particulièrement à la Toussaint. Nous pouvons faire beaucoup, c’est grâce à cette solidarité dans le bien, rempart contre la contagion du mal, que l’amour du prochain devient une réalité concrète : les autres ne sont plus des lointains, mais tous des prochains. "Nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même" (Rm 14, 7).       

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