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Témoigner, au risque d’être vrai

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Benoist de Sinety - publié le 01/10/23
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Annoncer la Bonne Nouvelle, c’est témoigner d’un amour vrai et cohérent. Le baptisé n’est pas là pour promouvoir un courant de pensée, explique le père Benoist de Sinety, curé de la paroisse Saint-Eubert de Lille, mais pour s’exposer dans la fragilité de sa foi à la curiosité de ceux qui cherchent un chemin sûr pour avancer.

"L’Église ne grandit pas par le prosélytisme mais par l’attraction" : François aime à reprendre cette phrase de Benoît XVI. Elle devrait être imprimée en lettres d’or sur chaque missel, chaque carnet de chants, chaque livre spirituel. Afin de nous éviter collectivement et personnellement tout fourvoiement dans une vision communicante et événementielle de l’annonce de la Bonne Nouvelle. Bonne Nouvelle dont la première "transmission" dans l’Histoire se déroula, comme le rappelait récemment le Pape au Stade-Vélodrome de Marseille, sans bruits et sans tapages, par la visite d’une femme enceinte à une autre, sa cousine, dont l’enfant en son sein bondit de joie. C’est la visite qui permet la rencontre. C’est la rencontre qui suscite la reconnaissance. C’est la reconnaissance qui nourrit la foi.

Dans le quotidien

La jeune musulmane venue l’autre jour à la fin d’une messe me demander de la baptiser ne disait pas autre chose lorsqu’elle précisait : "C’est Jésus que je veux rencontrer." Son ami, en dehors de toute tradition religieuse, avec au cœur le même désir, ajoutait que chez lui, c’est d’avoir parlé avec des amis chrétiens qui avait éveillé cette soif. Ce désir, cette soif, seront vite desséchés s’ils s’aperçoivent que l’objet de cette quête leur a été caricaturalement présenté par des slogans réducteurs ou des explications simplistes.

Si les discours peuvent toucher des cœurs, si les témoignages peuvent émouvoir, ils ne sont rien si ceux qui les portent ne s’ouvrent pas, non à l’exemplarité, mais au risque d’être vrais.

"Voyez comme ils s’aiment" : l’amour ne se réduit pas à des sourires de façade ou à des exultations tapageuses. Il se manifeste dans le quotidien simple et banal d’une volonté d’être bonté pour autrui, d’une vie qui essaye de se donner dans les petites choses, espérant ainsi, malgré tout, être un jour plus fidèle dans les grandes. Si les discours peuvent toucher des cœurs, si les témoignages peuvent émouvoir, ils ne sont rien si ceux qui les portent ne s’ouvrent pas, non à l’exemplarité, mais au risque d’être vrais. C’est-à-dire cohérents.

La fragilité d’une Vérité qui nous dépasse

Le baptisé n’est pas là pour promouvoir un courant de pensée, une mode liturgique ou une sensibilité politico-spirituelle. Il est là pour s’exposer dans la fragilité d’une foi qui bégaye et tâtonne, à la curiosité de ceux qui cherchent, désespérément parfois, un chemin sûr pour avancer. Ainsi qu’à ceux qui, désirant le Bien et y œuvrant activement, pourraient se réjouir d’être éclairés par la lumière du Christ qu’ils ignoraient, découvrant dans le témoignage humble de celui qui s’expose, la fragilité d’une Vérité qui nous dépasse tous, absolument.

Jean Paul II appelait la France à ne pas oublier les promesses du baptême. François nous invite à faire mémoire des tressaillements qui ont réveillé notre pays, tant de fois. Le baptême, le tressaillement : un acte public, une sensation intérieure qui ont en commun de nous montrer comment Dieu se manifeste. Dans l’intime, le domestique, le sans-bruit et le silence pour tout dire. 

C’est Jésus qui attire

D’Élie à Thérèse de Lisieux, chacun est appelé à le découvrir et à s’en réjouir. Ce n’est pas sur nos talents de bateleur ou sur le génie pédagogique de nos programmes que nous porterons le témoignage attendu. Même s’ils sont nécessaires pour nourrir la joie et fortifier la connaissance, ils ne peuvent remplacer l’essentiel. Cet essentiel qui est pour chacune de nos communautés d’œuvrer pour tisser des liens plus humains, plus fraternels qui attestent de notre foi en Celui qui accueille, pardonne, relève et sauve tout homme. C’est Jésus qui attire. Et il choisit de passer par ceux que le baptême distingue, pour être les médiateurs de sa présence d’une seule manière possible : "C’est par l’amour que vous aurez les uns pour les autres, que le monde vous reconnaîtra comme mes disciples." Telle est la condition de toute mission, qu’elle s’enracine dans l’Amour et qu’elle en porte le désir.

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