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Au début des années soixante-dix, Maurice Clavel s’amusait du cantique que ses amis du renouveau charismatique entonnaient avec ferveur en grattant des guitares dans la basilique de Vézelay :
Reviendra-t-il marcher sur nos chemins, changer nos cœurs de pierre ? Reviendra-t-il semer au creux des mains l’amour et la lumière ?
La musique est jolie, mais il est difficile, disait Clavel, d’énoncer davantage de contresens théologiques en si peu de mots.
Car il n’est plus temps de nous demander si le Christ reviendra : Il reviendra, Il nous l’a promis. Il ne faut donc pas chanter : "Reviendra-t-il ?" mais : "Il reviendra !" De plus, le Christ ne reviendra pas "marcher sur nos chemins" comme il l’a déjà fait sur les routes de Galilée : Il reviendra dans la gloire, avec tous ses anges. Enfin, Il ne sèmera plus l’amour et la lumière au creux des mains : l’amour et la lumière auront triomphé. Ce ne sera plus le temps des semailles mais celui de la récolte. Le Ressuscité règnera pour toujours. La foi ne sera plus une vertu théologale, ni l’espérance, puisque le Royaume sera advenu : il ne restera que la charité, qui ne passera jamais.
Un encouragement
Ce souvenir du philosophe converti me revient pendant que je lis le triste verset 8 du chapitre 18 de saint Luc (Lc 18, 8): "Quand le fils de l’homme viendra, trouvera-t- il la foi sur la terre ?" Aucune parole de Jésus n’est plus mélancolique que celle-ci. Chaque fois que nous sentons que la révélation chrétienne est oubliée, que l’amour se refroidit, que les martyrs déclarent forfait, que les évangélisateurs se taisent, que la foi s’éteint, que notre sainte Église souffre, nous avons tendance à nous référer à cette phrase de l’Évangile en oubliant qu’elle n’est pas une prophétie mais une question, et surtout une alerte contre nos tentations de nous relâcher dans la prière.
Car ce verset n’est pas fait pour nous décourager, mais bien pour nous encourager. La merveilleuse nouvelle qu’il nous annonce est dans le début de la phrase : "Quand le fils de l’homme viendra." Il reviendra ! Le retour du Christ n’est pas en question, et cela devrait suffire à fonder notre joie.