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Les miracles de Jésus : la guérison du paralytique à Bethesda

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"Le Christ soignant le paralytique à Béthesda", de Palma il Giovane, 1592.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 05/09/23
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La plupart des maladies au temps de Jésus étaient signe de péchés et d’impuretés et lorsque Jésus décida de guérir un paralytique à la piscine de Bethesda, qui plus est, un jour de sabbat, ce fut l’incompréhension et le scandale qui s’élevèrent…

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Bethesda ou Bèzatha est un lieu tout proche du Temple de Jérusalem où se trouvaient à l’époque de Jésus des piscines à vertu thérapeutique. Bethesda signifie en hébreu "maison de la miséricorde" en raison des guérisons qui pouvaient avoir lieu en cet endroit. Les restes archéologiques de ces bassins encore visibles de nos jours témoignent de la notoriété des lieux, certains bassins pouvant  mesurer jusqu’à 60 m avec une profondeur de plus de 13 m… L’évangile de Jean (Jn 5, 1-18) évoque cet endroit en précisant qu’il était proche de la porte des Brebis et comportait cinq colonnades sous lesquelles une foule innombrable de malades s’abritaient. L’un d’entre eux était coutumier des lieux et "était malade depuis trente-huit ans", précise l’Évangéliste. Alors que Jésus apprit le mal qui touchait cet homme, Il lui adressa ces mots étonnants : "Veux-tu être guéri ?" et le malade de lui répondre : 

Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi.

Le paralytique ne comprit pas immédiatement le sens de la question ainsi posée – à savoir la foi qui pourrait le guérir – et invoqua les empêchements matériels qui l’écartaient d’un espoir de guérison. Mais la miséricorde divine allait bientôt avoir raison des craintes du malade lorsque Jésus lui intima : "Lève-toi, prends ton brancard, et marche." À cet instant même, l’homme fut immédiatement guéri et prit son brancard avec lui. Ce puissant épisode démontre une nouvelle fois combien la miséricorde de Jésus dépasse les lois rituelles, nul besoin pour l’infirme de se baigner dans la piscine de Bethesda, d’arriver avant les autres, mais seulement et surtout de croire en la parole du Fils de l’Homme, en cette foi qui guérit…

Guérison lors du sabbat à Bethesda

Nombreuses étaient les guérisons au temps de Jésus, les sources anciennes rapportant de multiples actions miraculeuses opérées par des thaumaturges, mais dans le cas présent, l’évangéliste Jean précise que cette guérison eut lieu un jour de sabbat, jour de repos où même le fait de cueillir des épis de blé pour se nourrir était proscrit. Nous pouvons dès lors imaginer sans mal le scandale provoqué par ce miracle, qui plus est, dans ce lieu public tout proche du Temple, en ce jour où toute activité extérieure était restreinte. Les autorités juives reprochèrent même au miraculé d’avoir porté son brancard durant le sabbat. Par ce miracle, Jésus subit dès lors les foudres des autorités juives du Temple, l’Évangéliste soulignant : "Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat". Si par ce miracle et ce scandale, le récit biblique annonce déjà le procès et la condamnation de Jésus, ce dernier fait cependant la démonstration par la guérison du paralytique à Bethesda que "le sabbat a été fait pour l’homme, non pas l’homme pour le sabbat" (Mc 2, 23-28). 

Un miracle saisi par la peinture vénitienne

Parmi les nombreuses illustrations de ce miracle par l’art, l’œuvre éblouissante du peintre italien Palma il Giovane dit Palma le Jeune (1548 /1550 – 1628) ressort particulièrement en raison non seulement de la virtuosité de l’artiste maniériste vénitien influencé par Raphaël et Titien, mais également par son inspiration religieuse en cette période de Contre-Réforme.

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"Le Christ soignant le paralytique à Béthesda", de Palma il Giovane, 1592.

La force qui se dégage de cette œuvre de 1592 tient à l’emploi des couleurs qui se concentrent sur la personne même du Christ tout autant qu’aux lignes complexes de l’architecture qui convergent vers le miraculé sur lequel se penche avec autorité et bienveillance Jésus. 

Le peintre vénitien sut à merveille saisir cet instant exceptionnel en révélant la profonde humanité et bonté qui se dégage de ce miracle puissant. Jésus d’un geste de main indique à l’infirme guéri la voie qu’Il lui intime de suivre dorénavant, une invitation également adressée à chacun d’entre nous… 

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