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Pourquoi dit-on “Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir” à la messe ?

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Valdemar de Vaux - publié le 26/08/23
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La liturgie est remplie de mentions plus ou moins explicites de l’Écriture sainte. Parmi elle, avant la communion, cette phrase du centurion romain : "Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dit seulement une parole et je serai guéri". Un usage loin d’être anodin alors que l’on s’apprête à recevoir le corps du Christ.

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Jésus, une fois de plus, est à Capharnaüm, ville du bord du lac de Tibériade. Vient à lui un centurion romain. Son origine et sa religion, celle, païenne, de l’Empire, ne devraient pas le conduire au Messie attendu par Israël. Pourtant, c’est à lui qu’il vient demander la guérison de son serviteur paralysé et souffrant. Saint Matthieu nous raconte cela au chapitre 8 de son évangile. Il fait dire à ce gradé impérial : "Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait." (vv. 8-9) 

La formule, légèrement adaptée, est attestée dans la liturgie romaine depuis le XIe siècle. L’édition latine du missel de 2002 dit : "Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon âme sera guérie". En français, on a traduit : "Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri". Prononcée par tous, prêtres et assemblée, juste avant de communier, cette citation scripturaire exprime bien la foi eucharistique et l’attitude spirituelle qu’elle induit.

L’humilité et la foi du centurion

Avant de recevoir le corps du Christ, l’humilité et la foi du centurion sont plus que nécessaires. Celui qui a du pouvoir se sent cependant indigne. Celui qui est une personnalité publique vient supplier un (apparent) simple "rabbi". Celui qui est païen reconnaît en Jésus un Sauveur, au pouvoir bien plus étendu que le sien. Celui qui est supérieur se préoccupe de son subalterne. Parce qu’il croit que Jésus peut guérir son serviteur, il relativise ses capacités humaines. Voilà bien ce que les fidèles demandent avant de communier : avoir un cœur de pauvre pour vraiment accueillir le Messie, avoir un cœur de pauvre pour reconnaître, sous les apparences du pain, le Sauveur. 

Plus encore, dire les mots du centurion à ce moment-là de la messe rappelle deux aspects essentiels de la vie chrétienne. D’abord que notre corps est le temple de l’Esprit. La grâce communiquée dans les sacrements, doit être dignement accueillie sous notre "toit". Le jeûne eucharistique le dit aussi opportunément : il faut faire de la place pour Jésus. Ensuite, que le corps du Christ nous guérit. Notre santé spirituelle nécessite donc d’aller à la messe, "source et sommet" de la vie chrétienne.

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