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Tous les chemins mènent à Rome… Ou plutôt à Lisbonne. Et tous les modes de transport aussi ! Depuis quelques jours, la fervente jeunesse de France se prépare à vivre les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) qui se tiendront du 1er au 6 août au cœur de la capitale portugaise. Si l’avion et les cars affrétés spécialement pour l’occasion sont légion, certains ont choisi des moyens plutôt originaux pour s'y rendre. Un seul mot d’ordre : arriver à destination. Avec, en commun, un goût prononcé pour l’aventure qui caractérise si bien l’esprit français. Et, évidemment, une foi fièrement ancrée.
"Nous partageons plusieurs choses en commun : l’amour de l'action, et la foi", témoigne Aubry, 21 ans. Avec ses amis, il est parti de Nantes à moto lundi 24 juillet. Le petit convoi de 12 véhicules à deux-roues a pris la route accompagné d’un prêtre, quant à lui en side-car. "On peut avoir la messe tous les jours, c’est une grâce. Nous venons d’entamer le pèlerinage mais nous savons déjà qu’il sera synonyme de cohésion et de joie et qu’il renforcera nos amitiés", confie-t-il bien volontiers. "C’est avant tout un cheminement vers Dieu, on se tire les uns les autres vers Lui." Le petit groupe prévoit de passer par Angoulême avant de longer la côte atlantique de l’Espagne. Une étape à Saint-Jacques de Compostelle est prévue avant d’arriver au Portugal.
Le goût du défi, Ostiane, Claire-Estelle et Pauline l’ont aussi. À bord de leur Renault 4L “Esperanza” à la carrosserie bleue, ces trois drôles de dames n’ont pas eu peur de se lancer dans un périple pré-JMJ loin d’être paisible. Entre deux montagnes, le grésillement du téléphone laisse place à un silence. "Le vent s’engouffre entre les portes de la voiture sur l’autoroute, on te rappelle !" Les trois amies, toutes étudiantes, sont parties de Lyon après une bénédiction à Notre-Dame de Fourvière le dimanche 23 juillet. Elles doivent arriver le 1er août à Lisbonne après plusieurs étapes en Espagne. Leur équipage, n°1 sur les 19 qui partent en 4L aux JMJ, est placé sous la protection de la Sainte Famille. Le service d’autrui est au centre de l’expédition : chaque soir, la vaillante 4L s’arrêtera chez les petites sœurs des pauvres pour leur rendre un service ou les fournir en matériel sanitaire.
"Dieu n’est pas mort, la jeunesse croyante non plus !"
Se déplacer en groupe, avec un prêtre et des symboles de la foi ou des t-shirts spécifiques, attise forcément la curiosité. Pour ces jeunes, ces pré-JMJ sont aussi avant tout une occasion privilégiée de manifester ouvertement leur foi et d’en porter témoignage. "Il s’agit aussi de prouver aux gens que l’on va croiser sur notre route que non, Dieu n'est pas mort, la jeunesse croyante non plus. On est là !", affirme encore Aubry.
C’est avant tout une démarche de foi. Nous sommes poussés par l’Esprit saint et nous n’hésitons pas à prier lorsque viennent les difficultés.
"Il y a un vrai enjeu missionnaire", considère aussi Louis, responsable du projet "Les JMJ en 2 CV". L’équipage, composé de 7 2CV - ces voitures iconiques de Citroën qui font désormais partie du patrimoine français - ainsi que d’une voiture-balai, est parti le 23 juillet, avec 22 jeunes au total. Le Puy-en-Velay, Rocamadour, Lourdes, Saint-Jacques de Compostelle… Les "deuches du Seigneur" suivent l’itinéraire bénit des grands sanctuaires foulés par déjà tant de pèlerins à travers les âges, tout en passant par les campagnes, souvent isolées et en quête de souffle. "On passe aussi par des endroits un peu “morts” spirituellement. Les gens nous questionnent, ils sont souvent heureux de voir cette jeunesse qui s’engage", poursuit Louis.
Pédaler, prier, pédaler, prier…
Certains ont choisi d’offrir un effort physique particulièrement éprouvant avant d’arriver à Lisbonne. C’est le cas d’un groupe de 17 cyclistes pour le diocèse de Troyes, qui sillonne les routes depuis le dimanche 16 juillet en partance de celle que l’on surnomme "la ville sainte du vitrail". Les pèlerins-cyclistes, plus ou moins expérimentés, pédalent en moyenne 80 kilomètres par jour. Parmi eux, quatre jeunes polonais rencontrés à Cracovie lors des précédentes JMJ, ainsi qu’une jeune femme hong-kongaise. L’effort, parfois éreintant, est enduré avec persévérance par chacun. "On apprend à se mettre au niveau de l’autre. On s'adapte, on s'aide mutuellement dans les moments physiquement durs", explique à Aleteia Marie-Liesse, responsable du projet. "C’est avant tout une démarche de foi. Nous sommes poussés par l’Esprit saint et nous n’hésitons pas à prier lorsque viennent les difficultés." Hébergés dans des communautés monastiques ou au sein de foyers chrétiens, ce temps est aussi celui d’échanges spirituels forts. La moitié des jeunes cyclistes sont musiciens et peuvent donc proposer un temps de louange et de prière avec leurs hôtes.
Avance au large !
Pour d’autres, adieu les routes : ce sont les océans qu’ils ont décidé d’écumer avant de rallier Lisbonne. Le diocèse de Nantes emmène ainsi 36 jeunes à bord de voiliers qui fendent les eaux.
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De son côté, l’association SOS Calvaires, spécialisée dans la restauration et la construction de calvaires en France, a embarqué huit jeunes dans l’aventure. À bord, une croix de 2m60 de hauteur, lourde de 50kg et réalisée à la main par un charpentier membre de l’équipage, les accompagnera tout au long du périple, sur mer et une fois à Lisbonne. Objectif : la faire bénir par le Pape. Après tout, ne dit-on pas qu’impossible n’est pas français ?