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Pourquoi les évêques portent-ils une mitre ?

mitre
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Morgane Afif - publié le 08/07/23
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D’où vient ce long chapeau porté uniquement par les évêques et les abbés ? Quelle est l’origine de cette tradition, et quelles sont ses utilisations pratiques et symboliques ?

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Les images d’Épinal des Noël de notre enfance en ont fait l’apanage du bon saint Nicolas. La mitre est cette longue coiffe pointue fendue en son milieu et garnie de deux fanons qui retombent sur la nuque : l’étrange couvre-chef est porté à différents moments de la liturgie. Il appartient même à un ballet savamment orchestré. Lorsque le Saint-Père ne porte pas son habituelle calotte blanche, deux cérémoniaires sont chargés de le poser sur sa tête, puis de le retirer, selon les moments de la célébration. 

Petit détour par l’étymologie : la mitre viendrait du grec mítra, « ceinture », qui tient lui-même son origine de mítos, c'est-à-dire « fil », qui désignait à l’origine la bande de tissu portée par les guerriers, puis par les femmes dans une fonction ornementale. Si l’on retrouve déjà la mitre dans l’iconographie médiévale, sa forme actuelle vient plus précisément de la tiare, en usage jusqu’au pontificat de Paul VI, en tant qu’accessoire non-liturgique arboré lors des cortèges solennels. Elle est aujourd'hui la coiffe la plus imposante dans la hiérarchie ecclésiastique : blanche ou dorée et souvent brodée de fils d’or, voire de pierres semi-précieuses, elle manifeste la splendeur de l'Église que représente la figure de l’évêque.

 Un couvre-chef hautement symbolique 

La forme de la mitre n’est pas laissée au hasard : comme souvent, dans l’iconographie chrétienne, tout est symbole. Ainsi, les deux pointes, nommées cornes, qui se rejoignent à la base de la coiffe, symbolisent l’Ancien et le Nouveau Testament. Les deux fanons qui tombent dans la nuque dérivent quant à eux des rubans qui servaient autrefois à l’attacher sous la tête. Benoît XVI est le premier à faire figurer la mitre sur ses armoiries papales, qui, jusqu’alors, représentaient la tiare.  Il a alors substitué au trirègne, c'est-à-dire les trois couronnes à caractère doctrinal qui représentaient les trois fonctions pontificales —  pouvoir des Clefs, docteur suprême de l’Église et vicaire de Christ — les trois bandes horizontales dorées qui rappellent les trois couronnes de la tiare. 

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