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Travail le dimanche, jours fériés, crèches dans l’espace public… Depuis plusieurs années, les références chrétiennes dans la vie et l’espace publics sont régulièrement remis en cause. En ce mois de mai, ce sont les jours fériés qui ont suscité de vifs débats. Pour le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, il faudrait supprimer les jours fériés attachés à des fêtes religieuses du calendrier républicain. Dans un tweet publié le 24 mai en réaction à la polémique du comptage des enfants absents à l’école pendant la fête de l’Aïd, il préconise de supprimer "les références aux fêtes religieuses dans [le] calendrier républicain", et de déclarer "fériées les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République, aux révolutions, à la Commune, à l'abolition de l'esclavage, aux droits des femmes ou des personnes LGBT".
L’idée a fortement fait réagir la classe politique et les internautes, nombreux à dénoncer une dérive "woke" relevant de la "cancel culture". Ce qui a poussé l’édile à préciser sa proposition, pour "rendre le calendrier républicain plus laïque et pluraliste". Il affirme vouloir mettre en place des jours de congé optionnels en fonction des convictions religieuses de chacun. Tout en instaurant des jours fériés, pour le coup obligatoires, "en référence à notre Histoire commune", ce qui, pour le maire de Grenoble, exclut les fêtes chrétiennes.
Un débat récurrent
La proposition d’Éric Piolle de remettre en cause certains jours fériés a fait l’objet de nombreux débats sur les chaînes d’information. Pourtant, elle n’est pas la première, et le sujet revient fréquemment sur la table depuis deux décennies. En 2004, la majorité du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin instaure une journée de solidarité le lundi de Pentecôte. Très contestée à l’époque par les syndicats, cette journée vise à soutenir les personnes âgées en situation de dépendance en finançant la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Toutefois, elle n’est pas obligatoire, ni nécessairement attachée au lundi de Pentecôte.
De même, la demande de supprimer certains jours fériés pour stimuler l’économie et l’emploi revient fréquemment ces dernières années. En 2019, dans le cadre du grand débat qui a suivi la crise des gilets jaunes, la question s’était de nouveau présentée. Mais Emmanuel Macron avait écarté la possibilité, voulant éviter à tout prix l’épineuse question du choix du jour férié à faire passer à la trappe.
Booster l'économie ?
Toutes ces propositions n’avaient pas directement pour objectif d’imposer la disparition des références religieuses dans le calendrier national. Mais d’autres utilisent le prétexte du recul de la pratique religieuse pour justifier la suppression des jours fériés à des fins économiques. En 2020, l’ancien maire de Nancy, Laurent Hénart, avait suggéré de transformer cinq jours fériés en jours travaillés où les salariés peuvent poser leur congé. Dans le viseur, les jours fériés "qui ont perdu de leur symbole, comme le jeudi de l’Ascension ou le 15 août", se défendait-il.
Pour l’heure, les Français, dans leur grande majorité, ne veulent pas renoncer à leurs jours fériés. Sur les onze jours fériés que compte le calendrier français, six sont liés à une religion, plus précisément au christianisme : Noël, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption et la Toussaint. Que l'on soit croyant ou non-croyant, les jours fériés reflètent et témoignent de l'histoire du pays. Un témoignage qui ne semble donc pas près de disparaître.